"Je passe juste l'aspirateur": l'investissement des pères dans les tâches ménagères encore trop faible

L'investissement domestique des pères 2 ans après la naissance de leur enfant laisserait à désirer. C'est le résultat d'une étude de la Drees, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, publiée ce jeudi.
Et l'un des résultats probants est qu'il y a toujours une différence importante dans la répartition des tâches ménagères dans le couple, au détriment de la mère. C'est le cas de Francis 43 ans: "Je passe seulement l'aspirateur et je ne fais pas grand-chose d'autre", reconnaît-il.
"Le ménage, je suis un peu fainéant"
Alors c'est sa conjointe qui fait absolument tout: "Je finis à 22h, je rentre plus tard qu'elle et c'est pour ça que c'est comme ça". Selon l'étude l’argument du manque de disponibilité lié aux contraintes professionnelles est fréquemment évoqué par les pères pour justifier une moindre implication dans certaines tâches domestiques. La priorité des pères reste souvent l’emploi après la naissance et les aménagements du temps de travail pour s'occuper des enfants restent rares.
Et bien souvent lorsqu'ils ont a en choisir une, c'est une tâche qu'ils affectionne particulièrement: "J'adore cuisiner, le ménage je suis un peu fainéant", reconnaît Omar. "J'essaie de faire un effort pour équilibrer mais c'est vrai qu'elle en fait plus".
Pour autant, Odile une retraitée voit une réelle évolution du rôle des pères avec leurs enfants aujourd'hui: "Quand je vois mon fils avec les biberons, les couches...". Selon le rapport, certains pères ont à cœur de permettre à leur femme de souffler un peu le week-end en participant aux tâches ménagères: "Le gros ménage à la maison on le fait le samedi tous les deux", explique Javiera, jeune maman. "Un an après avoir eu ton bébé si tu fais tout toute seule, c'est impossible".
Des évolutions liées au télétravail?
Le télétravail a un peu changé la donne et permet de mieux articuler, de mieux équilibrer les deux vies: pro et perso. Mais les pères jonglent en fait entre leur employeur et le rôle qu’ils veulent se donner à la maison. Ainsi, des pères vont jusqu’à recourir au télétravail pour en fait, s’occuper des enfants à la maison.
D'après l'Observatoire des inégalités, dans les années 80, les femmes géraient 70 % des tâches ménagères. Aujourd’hui, c’est 66 %, l'évolution reste bien mince. Selon l'étude, le télétravail permet à nombre de pères de faciliter au quotidien cette articulation entre vie familiale et vie professionnelle.