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La charentaise bientôt protégée par une indication géographique?

C’est un "tue-l’amour" qui sera peut-être bientôt protégé! La charentaise devrait bénéficier d’une indication géographique. Six entreprises du Sud-Ouest ont monté le dossier…

"Six entreprises de Charente, de Dordogne et du Sud Limousin qui fabrique le célèbre chausson depuis la fin du 19e siècle. Rondinaud, Laubuge, Fargeot, DM Productions, La Nouvelle Charentaise et Manufacture Degorce, six noms qui sentent bon la doublure molletonnée, se sont associés pour défendre leur candidature auprès de l’INPI, l’institut national de la propriété intellectuelle.

Il y est précisé que la charentaise est née des reliquats de fabrication des industries textiles et papetières sur le fleuve Charente et ses affluents. Pour être digne de se faire appeler charentaise, le chausson doit être fermé, avec une languette qui remonte sur le coup-de-pied et une semelle plate, sans talon. Et surtout être fabriquée selon la technique du cousu retourné. 300.000 paires sortent de ces 6 ateliers chaque année, fabriquées par 120 personnes. Si tout se passe bien, le label Indication Géographique Protégée (IGP) devrait leur être accordé d’ici l’automne.

Mais comment est-ce possible? L’IGP, ce n’est que pour le beurre ou le camembert

Plus maintenant. La loi consommation adoptée en 2014 a élargi les indications géographiques aux produits manufacturés, pour défendre la qualité et la provenance de l’artisanat contre les contrefaçons étrangères. Trois indications ont déjà été homologuées par l’INPI : le siège de Liffol dans les Vosges, le granit de Bretagne et la porcelaine de Limoges. D’autres dossiers sont en cours d’examen pour la tapisserie d’Aubusson, le grenat de Perpignan, la pierre de Bourgogne et le savon de Marseille. En revanche, les espadrilles de Mauléon ont été recalées.

Mathieu Rouault