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La justice autorise la sortie du livre de Tariq Ramadan avec le nom d'une de ses accusatrices: "Elle est désespérée"

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La justice a autorisé la sortie mercredi du livre de l'islamologue suisse contre la volonté d'une des femmes qui l'accuse de viol et qui dénonçait la mention de son vrai nom dans l'ouvrage.

La justice a autorisé mardi la sortie du livre de Tariq Ramadan tel quel, avec la mention du nom d'une de ses accusatrices. Cette femme, appelée Christelle dans les médias, l'accuse de viol et demandait en référé que son nom soit retiré du livre "Devoir de vérité" qui sort ce mercredi. Son nom y est mentionné à 84 reprises.

Le tribunal de grande instance de Paris a estimé que l'identité de cette plaignante avait déjà été rendue publique et que sa demande "porterait une atteinte excessive et disproportionnée à la liberté d'expression" de M.Ramadan.

Il reconnaît toutefois que cette femme a subi un préjudice du fait de la diffusion de son nom sans son consentement et condamne l'intellectuel musulman à lui verser un euro symbolique.

"Le sentiment d'être abandonnée"

Selon Me Basile Ader, l'un des avocats de la plaignante, Christelle réagit très mal à cette décision:

"Elle est désespérée, elle est très inquiète. Donc là évidemment, elle va avoir le sentiment d'être abandonnée. C'est doublement dommageable. C'est dommageable pour notre cliente parce qu'elle est constamment injuriée sur internet, menacée, et là ça va s'amplifier. Et plus généralement, c'est un mauvais signe donné par le tribunal de Paris à la libération de la parole des femmes qui sont agressées. C'était l'occasion de dire qu'il n'était pas possible de donner leur identité, le tribunal a échoué et donné un signe fort en cette matière".

Figure longtemps influente mais controversée de l'islam européen, l'intellectuel de 57 ans est mis en examen depuis février 2018 pour les viols de deux femmes en France. Il a passé près de dix mois en détention provisoire avant d'être remis en liberté en novembre.

Aurélia Manoli