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Le gouvernement est-il trop laxiste avec les black blocs? Ça fait débat sur RMC

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Ce mardi, le défilé du 1er mai a été perturbé par des black blocs, ces groupes radicaux, composés d’anarchistes, d’extrémistes qui se fondent dans la masse des manifestants avant d'agir et de casser. Mardi, ils étaient 1.200 dans le cortège parisien. Et les forces de l’ordre ont mis plusieurs dizaines de minutes avant d’intervenir.

"Faillite de l’Etat régalien", dit Laurent Wauquiez. "Un gouvernement qui fait preuve de mansuétude et même de complicité", ajoute Marine Le Pen. Les réactions politiques étaient nombreuses après le défilé perturbé du 1er-Mai à Paris. 1.200 individus cagoulés ont pris part au cortège et mis à sac plusieurs commerces.

C’est aussi le sentiment de Jean-Pierre Mercier, délégué CGT chez PSA: "L'attitude de la préfecture de police a été de laisser faire la casse pour salir la manifestation, pour la dévoyer. Les casseurs ont fait ce qu'ils ont voulu, ils ont pu se préparer en toute tranquillité, saccager le Macdo, démonter la concession Renault, en tout complicité avec la préfecture de police qui n'a donné aucun ordre d'intervenir. Ça fait le jeu du ministère de l'Intérieur et de Macron".

1.200 casseurs

"On ne peut pas prévoir", répond le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. La préfecture de police ne donne l’ordre d’intervenir qu’en réaction, pas en amont. Certes, du temps de la loi Travail, les casseurs potentiels étaient interpellés avant le début des manifestations, à la sortie du métro, par exemple. Mais ce n’est plus possible depuis la fin de l’Etat d’urgence. En France, on n’arrête pas les gens par prévention. D’autant plus lorsqu’ils sont 1.200 et qu’ils se placent dans le cortège.

Sinon, c’est risquer un carnage explique Michel Delpuech, le préfet de police de Paris: "Ce qu'il faut bien mesurer c'est que nous ne sommes pas en capacité physique de placer devant toutes les cibles potentielles un dispositif conséquent. Et même si on était en capacité de la faire, ce serait la double faute: d'une part, les exactions auraient lieu mais en plus nos forces de l'ordre seraient exposées à des personnes qui les agresseraient de manière délibérée, avec des projectiles. On aurait à la fois des hommes au tapis et à la fois des magasins qui brûleraient".

250 personnes interpellées

Eviter des blessés et même des morts. Voilà ce que martèle Gérard Collomb. Et selon lui, de ce point de vue, l’opération menée hier est un succès. Il y a eu de la casse, mais pas de blessés. Plus de 250 personnes interpellées, 102 sont toujours en garde à vue. "Tout sera fait pour que les auteurs soient identifiés et tenus pour responsables de leurs actes", a tweeté Emmanuel Macron depuis l’Australie.

Pas suffisant pour Christian Estrosi. Le maire de Nice demande à ce que ces individus soient fichés et convoqués dans les commissariats de police, gardés de force à chaque manifestation.

Matthieu Rouault (avec P.B.)