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Le service national universel doit-il être obligatoire? Ca fait débat sur RMC

Emmanuel Macron a précisé mardi soir les contours de ce service civique d'une durée de trois à six mois et en partie "obligatoire". Certaines organisations craignent déjà la rigidité du système.

Promesse de campagne alors qu'il était candidat, le contenu et les modalités de ce service civique amélioré ont fait l'objet de couacs et d'incertitudes depuis deux jours. Le chef de l'Etat a donc levé une partie du voile dès mardi soir devant l’association de la presse présidentielle.

Emmanuel Macron souhaite que ce service national soit en partie "obligatoire", pendant une durée "de trois à six mois". Il pourra avoir une partie "civique", a dit le chef de l'Etat, qui exclut de "recréer des casernements massifs". Il y aura bien la possibilité d’effectuer une partie de son service au sein d’une association. Emmanuel Macron souhaite également une ouverture sur la chose militaire, de l’instruction civique, une initiation aux gestes de premier secours, du Français. C’est pour cela que le service universel se fera sur un temps assez long, dont une partie obligatoire.

Autant d'annonces qui coupent l'herbe sous le pied des parlementaires qui doivent rendre un rapport mercredi à 11h et qui préconisent, eux, que ce service national universel ne soit pas obligatoire. C'est justement les craintes de certaines organisations: trop de rigidité. Ainsi, pour la Fage, organisation étudiante, l'obligation de ce service laisse craindre une rupture dans le parcours scolaire. Hors de question aussi pour les jeunes socialistes qui juge le projet "trop infantilisant".

"La partie obligatoire est incontournable"

Sauf qu’un service sans caractère obligatoire, ça ne sert à rien dit le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies. "La partie obligatoire est incontournable, sinon on ne remplit pas l'objectif qui est de faire un service national dans lequel l'ensemble des citoyens français se retrouvent, de façon à confronter leurs point de vue et construire ensemble une identité nationale. En revanche, passer de trois à six mois, ça dépend beaucoup du contenu et ensuite de la logistique appliquée à cela et bien sur des finances que ça représente"

Une mesure - qui pourrait coûter jusqu’à 3 milliards d’euros, sans piste de financement pour le moment - donc, pour que "chaque jeune Français ait l’occasion d’une expérience, même brève, de la vie militaire". C’est, du moins, comme cela qu’Emmanuel Macron parlait de cette idée de service national, qu’il appelait d’ailleurs "service militaire universel", le 18 mars 2017. Un "stage" qui concernera donc 600.000 à 800.000 jeunes par an, filles ou garçons. Seul l’âge reste encore à préciser. 

Matthieu Rouault & X.A