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Le Val-de-Marne réduit fortement les subventions: les associations d'aide alimentaire s'inquiètent

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Le département du Val-de-Marne a décidé de baisser drastiquement les subventions accordées aux associations d'aide alimentaire: -77% pour le Secours populaire, -40% pour le Secours catholique. L'inquiétude est palpable.

C'est la stupeur pour les associations d’aide alimentaire du Val-de-Marne. Le conseil départemental a voté ce lundi une diminution radicale des subventions. Moins 77% pour le Secours populaire, moins 40% pour le Secours Catholique. La Croix-Rouge aussi est touchée par cette baisse drastique.

"Les dépenses obligatoires imposées par l’État sans compensation ne cessent d’augmenter", se justifie le département qui met en avant également une baisse des recettes "gravissime" en 2024 et le manque de visibilité sur le montant de ces recettes en 2025.

Dans l'antenne du Secours catholique à Créteil, c'est la sidération. La nouvelle se répand et assomme les bénévoles, comme Nadia, qui a été aidée ici il y a quelques années à payer son électricité. “Je suis venue une fois ici en pleurant et franchement, ça m’a sauvée. Je n’oublierai jamais ça”, confie-t-elle. Difficile pour elle de croire à la baisse des subventions par le département.

“Il faut faire des économies ailleurs, mais pas dans les organismes comme ça. Les associations, comment elles vont faire? C’est faire des économies sur des gens qui ne peuvent pas se payer un café dehors”, appuie-t-elle.

Un appel au rétropédalage

D’autant que les associations sont de plus en plus sollicitées, embraye Martine, une bénévole. C’est elle qui sert des repas chauds et gratuits. “Au début, il y avait 20 personnes concernées. Mais là, ça monte jusqu’à 30, parfois 40 personnes. Ça montre que c’est très important”, indique-t-elle.

Douches, accompagnement administratif, scolaire, accès aux droits… Il va falloir faire des coupes, regrette Catherine Gaudry. C'est la présidente de la délégation du Val-de-Marne au Secours catholique.

“Il y a beaucoup de choses pour le moment qui reposent sur les associations. Si on ne donne pas les moyens aux associations, il n’y a rien qui vient à la place. Donc là, du coup, ça va laisser un grand vide”, décrit-elle.

Avec près de 14.000 euros en moins, pas sûr que les dons compensent, souffle-t-elle. Le Secours catholique plaide pour un rétropédalage du département.

Marion Gauthier et Tom Imler avec Guillaume Descours