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Les migrants doivent maintenant demander l'asile par téléphone pour éviter les files d'attente

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La procédure de demande d'asile change à partir de ce mercredi, elle débute maintenant au téléphone, avant d'avoir un rendez-vous physique. Les associations d'aide aux migrants ne sont pas convaincues.

La fin des files d’attente interminables pour les migrants devant les centres de demande d’asile ? A partir de ce mercredi, les migrants d’Île-de-France qui veulent demander l’asile en France devront le faire par téléphone.

Au bout du fil, une dizaine d’agents épaulés par des traducteurs en 12 longues distribueront les rendez-vous entre 10 heures et 15h30 avec "360 places disponibles par jour en vitesse de croisière", selon l’OFII.

Nous avons rencontré un petit groupe de migrants attendant devant les locaux de France Terre d'Asile. Parmis eux, Nassim, il est Afghan. "Ca fait cinq jours que j’attends ici et je ne suis toujours pas passé.

"La file d'attente était trop longue, c'était un cauchemar"

A coté de lui, Bachir un somalien de 18 ans est désespéré... "La file d’attente est trop longue, ils ne prennent que quelques personnes. C’est un cauchemar".

C'est pour mettre fin à cette attente interminable que l'office français de l'immigration et de l'intégration a mis en place ce dispositif, comme l'explique Didier Leschi, son directeur général :

"Sur cette plateforme téléphonique il y a douze langues disponibles. L’idée est d’accélérer les rendez-vous. Il peut y avoir de l’attente mais les personnes sauront combien de temps elles doivent attendre avant d’accéder à quelqu’un."

"C’est absurde comme système"

Mais ce nouveau système ne convainc pas tout le monde. Héloïse Mary est juriste, elle aide quotidiennement les demandeurs d'asile dans leurs démarches administratives et pointe déjà les limites du système :

"Il faut disposer d’un téléphone, comprendre le Français quand on a son rendez-vous fixé par texto, que le téléphone ne soit pas volé... C’est absurde comme système", dénonce-t-elle.

Nassim et Bachir dormiront dans leur tentes ce soir. Il y en a des centaines d'autres à perte de vue le long d'un canal. 3000 migrants sont actuellement installés dans le nord de la capitale.

Marie Monier (avec J.A.)