Marche contre les violences sexistes: "Que le gouvernement arrête de nous balader!"
La manifestation nationale contre les violences sexistes et sexuelles sera-t-elle reléguée au second plan en raison de la mobilisation des "gilets jaunes"? Les milliers de participants attendus pour cet événement prévu de longue date le craignent, mais vont tout faire pour se faire entendre.
Sur Twitter, certaines manifestantes féministes, inquiètes des répercussions et des possibles blocages, ont d'ailleurs demandé aux gilets jaunes de décaler la date de leur rassemblement. Ou au moins de garantir l'accès aux lieux des manifestations contre les violences.
Les grandes marches contre les violences sexistes et sexuelles sont organisés suite à l'appel d'un collectif citoyen, nommé "Nous toutes", qui espère une "déferlante féministe" à travers le pays. Leur appel au rassemblement a été relayé par près de 250 personnalités et des marches sont organisées partout dans le pays.
"On ne supporte plus ces violences. Seuls 1% des viols sont condamnés par la justice"
Les manifestations se tiendront samedi, dans une cinquantaine de villes françaises, à la veille de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes.
À Paris, les manifestants défileront à partir de 14h - d'Opéra à République - pour réclamer la fin de l'impunité des agresseurs et des moyens financiers suffisants pour que l'action publique mette la lutte contre ces violences en haut des priorités.
"On ne supporte plus ces violences. 1% des viols sont condamnés par la justice, c'est un chiffre qui est absolument effarant", explique Sophie Tissier, invitée de RMC ce vendredi matin. "254 femmes sont tous les jours victimes d'agressions d'agressions sexuelles ou de viols. Ce sont des violences qui laissent des traces, ça bouleverse les vies des femmes. La violence est partout."
"Que le gouvernement arrête de nous balader et que Marlène Schiappa tienne son rôle"
Sophie Tissier, membre du collectif d'organisation, semble en vouloir au gouvernement qui ne se mobiliserait pas assez en faveur des droits des femmes selon elle, en rappelant qu'Emmanuel Macron avait estimé que c'était une cause majeure de son quinquennat.
"Aujourd'hui la parole s'est libérée, et on veut que le gouvernement arrête de nous balader et que Marlène Schiappa tienne son rôle. On trouve lamentable que le budget alloué aux droits des femmes soit le plus petit du gouvernement. C'était sensé être une cause majeure de son quinquennat. On ne peut pas faire de la communication et ne pas mettre de moyens pour les associations qui sont sur le terrain."