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Marseille: l'exaspération des riverains de la prison des Baumettes, qui se mobilisent contre les nuisances

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Les riverains de la prison des Baumettes à Marseille sont exténués face aux nuisances régulières. Feux d'artifices, parloir sauvage, éclat de voix... Ils réclament des mesures surtout qu'une extension de la prison de 743 places doit voir le jour dans les prochains mois.

C’est un combat qui est mené depuis des années à Marseille. Les riverains dénoncent les nuisances auxquelles ils sont exposés dans le quartier de la prison des Baumettes. Et pour se faire entendre ils ont été obligés de créer un collectif depuis 2018. Éliane Gastaud en est l’animatrice. Le bâtiment des femmes détenues est juste en face de sa maison.

Depuis sa chambre, elle peut entendre les détenues crier jusqu’après minuit certains soirs. Elle raconte aussi les parloirs sauvages qui commencent en début de soirée. Aux éclats de voix, s'ajoutent occasionnellement les tirs de feux d’artifice.

“C’est parfois pour fêter l’anniversaire d’un détenu, puisqu’on les entend tous chanter après, mais les tirs résonnent dans tout le quartier, sans compter le risque d’incendie”, s’inquiète Eliane.
Les indiscrets : L'exaspération des riverains de la prison des Baumettes - 30/06
Les indiscrets : L'exaspération des riverains de la prison des Baumettes - 30/06
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Une extension de la prison à venir

Son collectif de riverains est en contact régulier avec l’administration. Ils ont même accès à une ligne téléphonique en cas de nuisances nocturnes.

Il y a quatre ans, ils avaient aussi obtenu l’installation de fenêtres anti-bruits dans chaque cellule. Mais depuis, des détenues ont compris comment les démonter pour les remettre ensuite, comme si de rien n’était.

L’administration pénitentiaire explique qu’un dépôt de plainte systématique est fait pour chaque fenêtre dégradée et précise qu’elles sont d’ailleurs réparées dans un délai de 48 heures. Des réparations pas forcément constatées par les riverains, qui demandent l’installation de fenêtres indémontables.

En attendant d'être entendu sur ce point, le collectif reste mobilisé notamment à l’approche de l’ouverture de l’extension "Baumettes 3" et ses 743 places de prison supplémentaires en décembre prochain. Éliane Gastaud souffle: “Aujourd’hui on est une centaine d’habitants concernés par les nuisances, avec cette extension, on sera beaucoup plus nombreux”.

Anna Jaujard avec Guillaume Descours