RMC
Société

Martin Petit, tétraplégique: "Il y a un monde entre le misérabilisme et les Jeux Paralympiques"

placeholder video
Martin Petit, tétraplégique, publie son premier livre Va là où tu as peur, aux éditions Flammarion. Récit personnel et de sensibilisation sur le handicap, il appelle à davantage de représentativité dans l'espace public, au-delà "du prisme des Jeux paralympiques".

Martin Petit, tétraplégique, publie son premier livre Va là où tu as peur, aux éditions Flammarion. L'homme de 33 ans, suivi par plus de 110 000 personnes sur les réseaux sociaux, a été frappé par le handicap en 2017, à la suite d'un plongeon dans l'océan. Un livre qui mélange récit personnel et sensibilisation au grand public, avec la volonté d'améliorer la représentativité du handicap.

"On a besoin de vous"

Pour Martin Petit, la visibilité est tout aussi cruciale que l’accessibilité des infrastructures. " On n’a jamais vu une grande marque de luxe en France choisir un homme ou une femme en fauteuil pour représenter son image. Il faut de la représentativité. Des alliés. Le combat, ce n’est pas tirer la couverture à soi. C’est faire avancer la cause, ensemble. On a besoin de vous", confie-t-il ce dimanche au micro de RMC.

L'intégrale d'Anaïs Matin du dimanche 21 septembre 2025
L'intégrale d'Anaïs Matin du dimanche 21 septembre 2025
1:39:54

L'auteur veut interpeller un monde médiatique qui, selon lui, réduit trop souvent le handicap à deux extrêmes : le misérabilisme ou la mise en avant ponctuelle lors des Jeux paralympiques. "Je suis un gars simple, je parle aux gens. Il y a un monde entre le misérabilisme et les Jeux paralympiques."

"On perd ses repères"

Originaire de Tours, Martin Petit était un passionné de sport. En 2017, lors de vacances entre amis, un plongeon entraîne une fracture cervicale et une lésion de la moelle épinière. À seulement 25 ans, il devient tétraplégique. "Pas d’usage des doigts, mais il me reste les épaules, les biceps, le releveur du poignet ce qui me permet d'utiliser une petite pince et d'être automne". Malgré tout, "dans une vie, c’est un véritable marasme. On perd tous ses repères."

À l’époque étudiant à Nice, il doit passer par de longues années de rééducation. "J’avais à la fois envie de m’en sortir et de ne pas décevoir", confie-t-il. Soutenu par ses proches et par une communauté grandissante sur les réseaux sociaux, il se reconstruit pas à pas.

Ne pas se "focaliser sur le passé"

Pas de retour en arrière fantasmé. Martin Petit entend démontrer que le handicap n’est pas une fin en soi. "Il faut se focaliser sur le champ des possibles, pas sur le passé. Plutôt que de dépenser de l’énergie à ressasser, autant se concentrer sur ce qui est envisageable."

LM