“Mettre en avant le deuil animalier”: faut-il instaurer un jour de congé pour la mort d’un animal de compagnie?

Illustration. - GettyImages / Riddhi Pal / EyeEm
Puisqu’ils font partie de la famille, pourquoi n’aurait-on pas de congé dédié à la perte d’un animal de compagnie? La SPA, Wamiz et d'autres entreprises, notamment dans le domaine des animaux, reconnaissent l'importance de ces compagnons poilus dans la vie de leurs employés en instaurant ce congé. Il s'agit non seulement de permettre aux employés de faire les démarches nécessaires, mais aussi de reconnaître la réalité du deuil face à la perte d'un animal.
Cette mesure est également soutenue par une enquête soulignant la difficulté émotionnelle de perdre un animal de compagnie. En effet, d’après ce sondage mis en avant par 20 Minutes, “88 % des propriétaires s’accordent sur le fait qu’il est aussi difficile de perdre un animal qu’un proche”.
Cependant, certains employés peuvent être réticents à partager leur peine avec leurs collègues, surtout dans des entreprises moins sensibilisées à cette question. Certains estiment que la loi devrait évoluer pour garantir à tous les propriétaires d'animaux de compagnie endeuillés un congé rémunéré. Par ailleurs, d'autres craignent que cela ne crée des inégalités entre ceux qui ont des animaux et ceux qui n'en ont pas.
Mettre "en avant" le "deuil animalier"
Le sujet s’est alors invité sur le plateau d’Estelle Midi sur RMC: faut-il, oui, ou non, instaurer un jour de congé pour la mort de son animal? Pour Céline, une auditrice, la réponse est “oui”.
“Quand j’ai perdu mon chat, j’ai posé des congés personnels, mais j’aurais apprécié un congé payé dédié à ce deuil. J'étais tellement triste que mon médecin m’a mis un arrêt maladie de deux jours”, témoigne-t-elle.
Pour elle, ce deuil est incompris de la société: “psychologiquement, c’est très dur”. Fred Hermel et Thierry Moreau, eux, sont contre, estimant que l’on a assez de congé et de RTT en France, et que ce n’est pas à l’employeur de payer pour les animaux des autres. Marie Cibot, vétérinaire et fondatrice de Solâme dédiée à la fin de vie des animaux, partage plutot l’avis de Céline:
“Une autre étude dit que 89% des sondés ont ressenti la même douleur en perdant un proche qu’un animal”.
Elle poursuit: “la mort, ce n'est pas simple d’en parler dans notre société et la mort d’un animal encore plus. Les gens s’isolent et n’en parlent pas lorsqu’ils perdent un animal, ils se sentent incompris”. Ainsi, “ce jour de congés serait nécessaire pour certaine personne et ça permettrait de mettre en valeur le deuil animalier et de dire que ça a du sens et qu’on le considère”. Sophie, une autre auditrice, elle, aime ses animaux autant que ses enfants. Lorsqu’elle a perdu un de ses chiens, son monde s’est écroulé.
“J’en ai pleuré au point ou mon médecin m’a mis sous anti-dépresseurs”.
Si la loi ne compte pas évoluer sur ce sujet pour le moment, des entreprises ont déjà mis en place ce congé particulier, comme Santévet ou Wamiz.