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"Négrophobie d'Etat": qui est la "Brigade Anti-négrophobie" qui revendique le graffiti sur la statue de Colbert devant l'Assemblée nationale?

Ministre de Louis XIV, Colbert est considéré comme à l'initiative du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l'esclavage dans les colonies françaises.

La statue de Colbert devant l'Assemblée nationale a été en partie recouverte mardi de peinture rouge et d'une inscription "Négrophobie d'Etat", dont l'auteur a été arrêté. Ministre de Louis XIV, Colbert est considéré comme à l'initiative du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l'esclavage dans les colonies françaises.

Mardi, la statue qui se trouve au pied de l'Assemblée nationale à Paris a été recouverte de peinture rouge au torse et aux jambes, tandis que "Négrophobie d'Etat" a été inscrit avec le même matériau sur le socle, ont rapporté des sources parlementaires.

Une vidéo postée sur Twitter par la "Brigade AntiNégrophobie" montre l'auteur du tag être interpellé par la police et se justifier: "Ce qui est interdit, c'est le racisme. Cet homme-là (Colbert, ndlr) fait l'apologie de la négrophobie".

Selon leur site officiel, le "Collectif/Brigade Anti-Négrophobie" se définit comme "un groupe appartenant au champ de l’antiracisme politique et décolonial à ne surtout pas confondre avec le champ d’un antiracisme de façade stratégiquement accouché et financé par un Racisme d’Etat que nous combattons prioritairement".

Selon nos confrères de Streetpress, qui ont assisté à des rassemblements, "La Brigade Anti-Négrophobie a été fondée en octobre 2010 sous l’impulsion de Franco". C'est d'ailleurs ce dernier, présenté comme "porte-parole" qui a été interpellé mardi soir, sur la page Facebook officielle de l'association, qui compte plus de 37.000 personnes. Il faisait partie du groupe de rap "La Brigade" à la fin des années 1990.

Dans le sillage des manifestations antiracistes dans le monde à la suite de la mort de l'Américain George Floyd, les monuments et statues liés à l'histoire coloniale française ou à la traite négrière se retrouvent à nouveau au centre d'une polémique mémorielle.

Le piédestal de la statue du général Faidherbe, en plein centre de Lille, a été tagué dimanche des mots "colon" et "assassin" inscrits en rouge, au lendemain d'une manifestation visant à réclamer son retrait de l'espace public.

La rédaction de RMC (avec AFP)