"On est devenus intolérants": en Haute-Saône, la cloche d'une vache jugée trop bruyante

"On est devenus intolérants", s’agace ce vendredi sur RMC Sylvie, viticultrice. La raison: les querelles autour des nuisances sonores en milieu rural. Dernier exemple en date: En Haute-Saône, à Authoison, un habitant a demandé à son voisin éleveur de retirer la cloche de sa montbéliarde, trop bruyante selon lui et responsable de ses montées de tension la nuit, comme l'a rapporté l'Est Républicain.
"Avant, dans toutes les familles, il y avait un oncle ou une mamie paysan. On passait les vacances à la ferme. Aujourd’hui, on ne comprend plus rien, on arrive à de l’intolérance complète", s'indigne Sylvie au micro d'Estelle Midi.
L’éleveur, désemparé, a sollicité l’avis du maire. Réponse de l’édile : la vache garde sa cloche. D’autant que ce même riverain s’était déjà plaint il y a cinq ans, obligeant l’agriculteur à remplacer les cloches par des modèles plus petits.
"Demain ce sera quoi? Le tas de fumier?"
Soulagé, l’éleveur s'est exprimé dans l'Est Républicain. "Aujourd’hui, c’est la cloche qu’il faut enlever. Demain, ce sera quoi ? Le tas de fumier ?", a-t-il interrogé, avant de lancer: "Si certains ne supportent pas le bruit de la campagne, qu’ils aillent vivre en ville !"
Pour Sylvie, ces tensions révèlent un fossé grandissant entre citadins et ruraux. "La campagne n’est pas le paradis d’Adam et Ève. Nous travaillons pour nourrir la France avec des produits d’exception", insiste-t-elle. Elle raconte encore cette scène vécue par son mari, pris en photo sur son tracteur par une riveraine de résidence secondaire : « Elle lui a dit : “Vous polluez". Sauf que "elle était ici dans sa résidence secondaire, elle est n'est pas venue en vélo!", fulmine Syvie.
"Quand je vais à Paris, est-ce que je porte plainte?"
La viticultrice appelle à davantage de tolérance : "Quand je vais à Paris à 5 h du matin réveillée par le métro et que je vois des rats, est-ce que je porte plainte ? Non. C’est la vie. Vivons en tolérance. Et n’oublions pas : la campagne nourrit la France", martèle-t-elle.
En Haute-Savoie, une habitante avait demandé, en vain, au conseil municipal de Mésigny de faire taire les cloches de l'église la nuit. Une pétition avait été lancée pour "sauver les cloches de l'église de Mésigny". Les "défenseurs de la ruralité", outrés, avaient posé la question: "Mais qui sont ces gens?"