"On se sent abandonnés": les propriétaires d'un immeuble en péril depuis neuf ans attendent toujours une solution

Michaël et Paulo ont contacté RMC s’engage avec vous en mai dernier. Ils sont sept propriétaires au total, pour qui le cauchemar a commencé il y a neuf ans. Une fuite d'eau sur le réseau Véolia a dévasté leur immeuble. Dans la foulée, la mairie a pris un arrêté de péril imminent. Et les habitants ont dû tout quitter en quelques instants.
Véolia a reconnu sa responsabilité en 2018 et les sept propriétaires ont reçu près de 600.000 euros à se répartir.
"Qu'ils se décident"
Depuis, ils cherchent à se débarrasser de l'immeuble qui continue de leur coûter de l’argent et dont ils sont toujours responsables, en cas de squat ou d’accident. Des acheteurs, il y en a, mais le dossier est compliqué. La mairie n’est pas très conciliante et Paulo est totalement désespéré.
“Quand on subit une injustice, on se dit qu’il y a un État de droit, qu’il y a des institutions qui fonctionnent, qu’on va être protégé, entendu… Mais ce n’est pas le cas. Pire que la colère, on se sent abandonnés”, témoigne-t-il.
Michaël, l’un des copropriétaires, demande lui à la municipalité de se positionner clairement, et vite.
“Qu’ils se décident. Qu’ils nous laissent soit vendre à un acquéreur privé, soit qu’ils achètent eux. Mais qu’ils prennent une décision et qu’ils arrêtent de faire traîner les choses. Qu’ils arrêtent de nous mettre dans une situation compliquée”.
>> Tous les podcasts de RMC s'engage avec vous
La mairie semble bloquer le dossier
La façade de cet immeuble est classée, il ne peut donc pas être démoli. Depuis notre première intervention, en juin, le dialogue est renoué, et les échanges sont assez réguliers avec la mairie.
Pour autant, toujours pas de solution. Pire encore: au printemps, la municipalité s’engageait à racheter l’immeuble d’ici la fin de l’année. Ils nous ont annoncé tard ce jeudi, après moult rebondissements, qu’ils ne tiendraient pas leur engagement. La faute, selon eux, à la crise immobilière… Incompréhensible puisque des acheteurs, il y en a.
RMC a donc fait remonter le dossier aux ministères de la Ville et du Logement. Et on ne lâchera rien pour ces propriétaires malheureux.