Pauvreté: le nombre d'enfants sans abri augmente, alertent des associations

Des enseignants et des bénévoles du DAL (Droit au logement) accrochent une pancarte indiquant "Urgent ! Enfants à la rue" devant l'école primaire Sylvain Dauriac pour alerter sur les conditions de vie de certaines familles dont les enfants fréquentent cette école, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 8 décembre 2021. Depuis début décembre 2021, des familles, dont 23 enfants, occupent le gymnase Saint Sernin, à Toulouse. Des associations dont le DAL et des enseignants ont décidé de se mobiliser pour mettre fin à cette situation précaire. - Valentine CHAPUIS / AFP
Depuis la rentrée, le nombre d'enfants contraints de dormir à la rue augmente, ont alerté mardi des associations et parlementaires, qui réclament l'augmentation du nombre de place d'hébergement d'urgence et des mesures pour permettre d'accéder à un "logement durable".
2.822 enfants sans solution d'hébergement
Dans la nuit du 2 octobre, 2.822 enfants, dont 686 âgés de moins de trois ans, sont restés sans solution d'hébergement, après que leur famille a tenté sans succès d'obtenir une mise à l'abri en appelant le 115. Un nombre en hausse de 42% par rapport au mois précédent, pointent dans un communiqué commun le Collectif des associations unies, l'Unicef France, le collectif Jamais sans toit et la Fédération de parents d'élèves FCPE.
Une situation d'autant plus préoccupante que ce nombre reste sous-évalué, puisqu'il "ne tient pas compte des familles à la rue qui n'appellent plus le 115 ou n'arrivent pas à le joindre et des mineurs non accompagnés".
"Malheureusement, les chiffres sont implacables, le nombre de places actuel n'est pas suffisant, il y a un tri des vulnérabilités, des précarités", a commenté lors d'une conférence de presse Nathalie Latour, porte-parole du Collectif des associations unies.
Il est nécessaire de créer 10.000 places d'hébergement d'urgence supplémentaires, estiment les associations.
La santé mentale de ces enfants en péril
Pour l'heure, le gouvernement a seulement prévu de maintenir les 203.000 places déjà existantes. "L'exclusion du logement met en péril la santé mentale des enfants", a souligné Béatrice Lefrançois, secrétaire général de l'Unicef France.
"Ils sont privés de sommeil, d'intimité, déménagent souvent et ont du mal à accéder à l'école".
Dans une tribune, les associations ainsi que 55 parlementaires de différents partis réclament également la mise en oeuvre d'une programmation pluriannuelle "de la rue au logement", dotée de "moyens suffisants" pour que tous les enfants soient hébergés et pour "favoriser leur accès au logement durable en produisant et en attribuant davantage de logements sociaux".