Pentecôte: Eric Piolle explique pourquoi il veut supprimer les jours fériés liés à la religion
La France possède 11 jours fériés, dont 6 sont liés à la religion chrétienne. Et en ce lundi de Pentecôte, une proposition a particulièrement fait réagir sur les réseaux sociaux ces derniers jours: celle d'Eric Piolle, maire EELV de Grenoble. Il compte remplacer les jours fériés liés à la religion par des jours célébrant des événements laïcs.
Invité de RMC ce lundi matin, il précise sa pensée face à Apolline de Malherbe. Il explique avoir lancé cette idée face aux propositions du ministre de l'Intérieur visant les élèves musulmans.
"M. Darmanin avait demandé que l’on recense les enfants absents au moment de l’Aïd. Je trouve cela extrêmement discriminant. Dans le bouche de M. Darmanin on voit bien ce qu’il veut dire…", sous-entend-t-il, avant de citer un sketch de Coluche : "Il vaut mieux se fâcher avec les racistes qu’avec les étrangers, ils sont plus nombreux".
Il regrette une polarisation du débat, "soit on est dans le silence coupable, soit on est islamo-gauchiste", rappelant également que les discussions sur les jours fériés ne datent pas d’aujourd’hui. La commission Stasi recommandait en effet en 2003 de reconnaître les jours les plus sacrés de deux autres grandes religions monothéistes : judaïsme et islam.
"Je propose par exemple que l’on ait un jour sur l’abolition de l’esclavage"
Eric Piolle confie être chrétien pratiquant, mais non-croyant. "Je suis de culture chrétienne, je suis un compagnon de route de l’église, je continue d’aller à la messe même si je ne suis pas croyant", assure-t-il.
La proposition d'Eric Piolle n’est pas de supprimer le nombre total de jours fériés mais d'en ré-affecter certains en quelque sorte.
"Je propose par exemple que l’on ait un jour sur l’abolition de l’esclavage. Très peu de gens savent -et c'est gênant- qu'en France c'est un jour férié dans les départements d'outre-mer"
Il ne propose pas en revanche que l'Aïd ou d'autres fêtes religieuses deviennent des jours fériés pour tout le monde en France, mais que les citoyens qui souhaitent le célébrer puisse le faire "à discrétion". "Pour tout le monde ça n'a pas de sens, par contre si on pouvait arrêter de les discriminer ce serait pas mal", conclut-il.