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Pourquoi le burkini revient-il dans l'actualité?

LOUIS VA PLUS LOIN - Le burkini, tenue permettant aux femmes de se baigner tout en restant couvertes, refait parler de lui.

Une décision rendue par la défenseure des droits juge l’interdiction du Burkini discriminatoire. C'est la conclusion d’une bataille juridique débutée en octobre 2019.

Tout a commencé par une plainte du CCIF, le collectif contre l’islamophobie en France. Cette association, aujourd’hui dissoute, demande à la base de loisirs de Jablines-Anet, en Île-de-France, de retirer de son règlement l’article qui refuse l’accès aux femmes en burkini. Une copie de ce courrier est adressée à la Défenseure des droits. Sa décision tombe fin décembre: il est interdit d’interdire

Pourquoi cette base de loisirs refusait-elle le burkini ?

Elle y était obligée, car elle était signataire de la charte des valeurs de la république et de la laïcité d’Île-de-France. Un texte adopté en 2017, selon lequel "les usagers des services publics doivent s’abstenir de porter atteinte aux règles d’hygiène et de sécurité ou de troubler l’ordre public".

La présidente de la région, Valérie Pecresse, explique qu’il s’agit d’interdire les baignades tout habillé pour éviter que d’éventuels virus ne se répandent dans l’eau, et que tous doivent porter la même tenue, un maillot de bain.

Ce que répond la Défenseure des droits, c’est que, puisque le burkini a été précisément conçu pour la baignade, ni la sécurité, ni l’hygiène n’apparaissent menacées. Et s’il trouble l’ordre public, c’est par les réactions violentes qu’il pourrait susciter de la part des autres usagers.

Résultat, "l’interdiction est susceptible de constituer une discrimination". La base de loisirs doit changer la règle.

Ce qui fait surtout polémique, c’est que le CCIF est derrière cette affaire

C’est le cœur du problème: la défenseure des droits a donné raison à une association dissoute il y a moins de deux mois, accusée d’avoir participé aux menaces qui ont conduit à la décapitation de Samuel Paty, et tout cela pendant l’examen à l’Assemblée du projet de loi sur le séparatisme.

D’ailleurs le député Les Républicains Eric Ciotti veut désormais y ajouter un amendement pour interdire le burkini dans les piscines ou sur les plages françaises. La Défenseure des droit voulait supprimer l’interdiction, elle pourrait en fait avoir suscité la loi qui va l’étendre. 

Louis Amar