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Pourquoi le taux de chômage baisse dans les quartiers prioritaires

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Remobilisation, clauses d'insertion... Associations et pouvoirs publics tentent d'enrayer le chômage des habitants au sein des quartiers prioritaires alors qu'un rapport de l'Observatoire des inégalités note une éclaircie dans les chiffres du chômage ces huit dernières années.

La France reste un pays particulièrement inégalitaire, dans lequel une "fracture sociale" se creuse, ce qui alimente les tensions dans la société, a alerté l'Observatoire des inégalités dans un rapport publié mardi.

Son constat s'appuie sur des données de l'OCDE: un classement en fonction de l'indice de Gini, un indicateur qui mesure la répartition des revenus au sein de chaque pays. Si on tient compte des mécanismes de redistribution, la France se retrouve au milieu du tableau. En matière de revenus, les 10% les plus riches, gagnent au moins 3.653 euros, soit au moins 3,4 fois plus que les 10% les plus pauvres, qui touchent moins de 1.080 euros.

Les quartiers les plus en difficulté pas éternellement destinés à le rester?

Seule éclaircie au tableau: le taux de chômage dans les quartiers prioritaires a baissé en 8 ans. Il est passé de 25% en 2014 à 18,3% en 2022. Pour l'Observatoire, les lieux les plus en difficulté ne sont ainsi pas éternellement destinés à le rester.

Dans l'un des quartiers prioritaires de Rillieux-la-Pape, en région lyonnaise, Françoise s'occupe depuis 8 ans trouver du travail pour les habitants du quartier. "60% de mon travail consiste à motiver les gens", explique-t-elle auprès de RMC.

Cette chargée d’accompagnement dans une structure de formation constate bien les progrès de ces dernières années. "C'est lié à une convergence des actions menées auprès de ces populations des quartiers prioritaires".

"Au plus proche du public"

Convergence menée notamment par Samuel Mbo, chargé de mission emploi-insertion pour la ville, qui a décidé de mener un travail de terrain plus important. "Tout ce qui va être action de proximité notamment, aller vers les marchés, au plus proche du public, faire de la remobilisation."

Travail de titan dans un quartier prioritaire de 18.000 habitants. Le maire, Alexandre Vincendet, met certaines entreprises à contribution avec la rénovation urbaine, dans laquelle "des dizaines de millions d'euros" sont investis. "On inscrit des clauses d'insertion dans tous les marchés publics. Cela correspond à entre 25 à 30.000 heures par an", souligne l'édile.

Certaines associations relativisent tout de même : le taux de chômage reste élevé dans ces quartiers et les emplois sont souvent précaires, difficiles et mal rémunérés.

Vincent Chevalier