Prix des carburants: "Pas normal que le consommateur soit la vache à lait" selon l’UFC-Que Choisir

La courbe n’en finit plus de monter. A la hausse depuis des mois, les prix des carburants battent des records et impactent le pouvoir d’achat des Français. Quelles solutions peuvent-elles être apportées ? Le gouvernement a donné une prime de 100 euros aux plus modestes, la fameuse prise inflation. Et continue d’encourager la transition vers les voitures électriques. Mais il ne veut pas toucher à la fiscalité. Pour Alain Bazot, président de l’UFC-Que Choisir, la question se pose pourtant, en pleine campagne pour l’élection présidentielle.
"L’Etat a un levier puissant, qui est la fiscalité, explique-t-il ce jeudi dans ‘Apolline Matin’ sur RMC et RMC Story. Il va falloir poser le débat dans la société. Il n’est pas normal que le consommateur soit la vache à lait. Vous vous rendez compte que c’est un taux de TVA très élevé, à 20%, sur un produit de dépense contrainte pour tous les ménages. Juridiquement, c’est possible (de baisser la TVA, ndlr). C’est un choix politique. On préfère ponctionner tout le monde avec des niveaux très élevés, sur des biens de première nécessité, et après redistribuer des chèques. Il vaudrait mieux prendre moins d’argent."
Pour Alain Bazot, dans un contexte marqué par une forte inflation, augmenter les salaires ne suffirait pas à favoriser le pouvoir d’achat des Français. "Le pouvoir d’achat est un sujet de la campagne électorale, mais il est toujours abordé sous un seul angle, qui est les revenus, regrette le président de l’UFC-Que Choisir. Mais gagner plus, si les prix explosent, s’il y a un certain nombre de rentes de situation, le bénéfice n’est pas là. Je trouve quand même étonnant que, dans la campagne, la formation des prix et les rentes de situation ne soient pas abordées."
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"Il faut absolument abroger la loi Egalim"
Avec un exemple concret pour aider les Français, dans les supermarchés. Il faut "supprimer la loi Egalim" selon Alain Bazot. "On a obligé la grande distribution à vendre ses produits 10% plus chers, explique-t-il. Certaines grandes marques pouvaient vendre des biens de consommation courante avec très peu de marge. On les a obligées à augmenter de 10% ces prix planchers, au motif que ça permettait de ruisseler vers le revenu des agriculteurs. Mais ça ne s’est pas produit. La grande distribution a enclenché des bénéfices supplémentaires. Il n’y a rien eu comme retombées pour le monde agricole. Le consommateur a payé des centaines de millions d’euros. Il faut absolument abroger cette loi. C’est une immixtion de l’Etat dans la formation des prix, dans un sens aberrant. Ça a obligé la grande distribution à faire plus de bénéfices qu’elle n’en fait normalement."