Addiction à Football Manager: "Mes copines m'ont toujours reproché de trop jouer"

Depuis mercredi, la bêta de Football Manager 17 est disponible, et les plus assidus ont peut-être déjà dénicher la perle rare. Très prenant, ce jeu de gestion d'un club de football, grâce à sa base de données complète et son réalisme, déchaîne la passion des joueurs. Une passion qui peut très vite se transformer en addiction.

Vincent, joueur de Football Manager depuis 1998:

"Je joue à Football Manager depuis 1998, à cette époque le jeu s'appelait L'Entraîneur. Je l'ai découvert quand j'étais petit, j'étais passionné de football. J'aimais bien le jeu à ses débuts. On pouvait truquer les matchs, faire passer des pots-de-vin. C'était fun, mais beaucoup moins réaliste que maintenant. Le jeu s'adresse avant tout à des passionnés de football, pas à tout le monde, parce qu'il est très pointu. Il a une base de données incroyable et hyper complète. Je préfère jouer à Football Manager qu'à Fifa, par exemple. Sur l'édition 2016, j'ai joué 227 heures. Et de mémoire, j'ai passé 486 heures sur celle de 2012.

Le problème, c'est que Football Manager est un jeu chronophage. A partir du moment où on se lance dans une partie, on peut enchaîner 10 à 12 heures de jeu d'affilée. Heureusement, je ne le fais pas tous les jours.

Si je me mets sur la bêta de Football Manager 17 maintenant, je joue de 14 heures jusqu'à minuit. Avec le travail, je n'ai pas encore eu le temps de me lancer dessus. Mais à partir du moment où il y a les transferts, on y joue beaucoup moins. A partir de juillet, on attend que le suivant sorte.

"Ça m'a causé des embrouilles avec mon ancienne copine"

Vous ne pouvez pas faire n'importe quoi non plus quand vous jouez. A partir du moment où vous avez un(e) compagnon/compagne, il faut savoir se freiner. Mes copines m'ont toujours reproché de trop jouer. Elles ne comprenaient pas ce que je passais mon temps à faire. A Fifa, il y a au moins les joueurs sur l'écran à suivre. Là, elles me disaient 'tu suis un fil'.

Ça m'a causé des embrouilles avec mon ancienne copine. Quand vous habitez ensemble et qu'elle vous voit sur l'ordinateur toute la journée, ça crée forcément des disputes. Si vous n'êtes pas dans la boucle, pas initié au jeu, je reconnais que c'est difficile de comprendre.

L'avantage, c'est qu'il m'a fait économiser pas mal d'argent. Au lieu de sortir et 'faire la bringue', je jouais. Je joue plus souvent seul, mais je ne me suis pas coupé de tout lien social. Avec des potes, on réunissait plusieurs ordinateurs et on lançait une partie commune. On était quatre, chacun prenait son club de cœur, et on avançait en voyant qui était le meilleur.

Mais j'ai toujours su me mettre des limites. Pour moi, le jeu ne doit pas primer sur le travail. Même quand j'étais dans les études supérieures, j'évitais de jouer en cours. C'est peut-être parce que je n'ai jamais été totalement à fond dedans".

Florian Huvier