Alcoolisme: sans sa dose de Baclofène, Lydia craint de devoir "remettre en cause" sa vie
Le baclofène, décontractant musculaire utilisé par de nombreux alcooliques hors de son indication d'origine, pourra être commercialisé dans le cadre de la lutte contre l'addiction à l'alcool. L'Agence du médicament l'a autorisé ce mardi, mais à une dose réduite, ce qui inquiète certains patients comme Lydia.
Depuis six ans, Lydia, 28 ans, est abstinente. Elle a stoppé sa consommation d'alcool grâce au baclofène: "Ca a complètement changé ma vie, j'ai retrouvé du boulot, des amis, des projets. J'étais au fond du trou et maintenant tout va bien".
Ce qui l'aide à tenir, ce sont ses 300 mg de baclofène par jour. Désormais, la posologie quotidienne sera limitée à 80 mg. Lydia a peur de rechuter: "C'est catastrophique, il faut que ça reste à 300 parce que sinon ça va remettre en cause ma vie".
Des effets secondaires lourds
Pour autant limiter la consommation du baclofène est indispensable pour le professeur Michel Reynaud, addictologue et président du fonds Action addiction: "On s'est aperçu qu'il y avait des effets secondaires: il y a une somnolence, un ralentissement, des épisodes délirants maniaques. Parmi ceux qui bénéficient du baclofène, les trois quarts sont à 80mg ou moins. Donc est-ce que pour le dernier quart, on autorise à monter les consommations en leur faisant courir des risques?"
En France, on estime à 2 millions le nombre de personnes souffrant de dépendance à l’alcool. 5% des patients prennent du baclofène.