Autisme: un "forfait précoce" pour mieux prendre en charge les jeunes enfants
Une avancée pour les familles dont les enfants atteints d'autisme. Depuis un décret paru le 1er janvier, elles bénéficient d'un "forfait précoce" qui permet une prise en charge par la Sécu dès l'apparition des premiers troubles chez les enfants de 0 à 6 ans.
Concrètement, le médecin qui détectera des retards au développement chez un enfant pourra orienter les familles vers une plateforme qui les renverra ensuite vers des spécialistes -payés par la plateforme-.
Jusque-là, avant que le diagnostic de l'autisme ne soit confirmé chez un enfant -processus qui peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années-, le recours à des professionnels comme des psychomotriciens ou des ergothérapeutes n'était pas pris en charge par la Sécurité sociale.
Véronique est la mère d'un jeune garçon, déclaré autiste l'âge de 7 ans. Avant ce diagnostic, toutes les consultations chez des spécialistes était à sa charge: "Un bilan, c'est 600, 700 euros. L'association m'a dirigée vers un psychiatre donc c'est 100, 150 euros, après il y a de l'orthophonie, donc ça se cumule. On dépense jusqu'au dernier centime".
"Il y a des départements où il n'y a rien"
Et ce décret la déchargerait aujourd'hui de ce poids financier considérable. Pourtant, il reste des choses à faire. Les médecins ne sont pas assez formés pour émettre un diagnostic et les spécialistes ne sont pas présents sur tout le territoire. Florent Chapel, président d'Autisme Info Service:
"Il y a des départements où il n'y a non seulement rien mais quelques professionnels presque maltraitants. Il y a des villes comme Marseille qui n'ont rien et des villes comme Boulogne, Neuilly qui ont tout. Il va falloir repenser les choses département par département et c'est d'ailleurs ce que ce décret demande pour qu'il n'y ait pas de départements sous-dotés".
Les Agences régionales de Santé seront les pilotes de cette nouvelle organisation. Les associations espèrent que l'autisme deviendra une de leur priorité. 700.000 personnes en sont atteintes en France, un chiffre en constante augmentation.