#BalanceTonHosto : les récits inquiétants de médecins et d'infirmiers à l'hôpital

- - -
Il y a des absurdités qui pourraient prêter à rire. Comme ce chirurgien de garde à qui on refuse l'entrée dans l'hôpital car il n'a pas payé sa place de parking. Ou encore les bâtiments mal conçus qui empoisonnent le quotidien du personnel soignant. Julie, infirmière en Haute Normandie, témoigne de ce mal-être à l'hôpital.
"Ils ont fait des chambres, mais les lits ne peuvent pas sortir des chambres parce que les portes ne sont pas assez larges, s'exaspère-t-elle. Donc quand on doit envoyer un patient aux urgences ou en rendez-vous, on doit le mettre sur un brancard. Nous, on en rigole, enfin on en rigole, on ne peut rien faire."
Rire, c'était d'ailleurs l'objectif de François, le chirurgien à l'origine de ce hastag #BalanceTonHosto : "C'est des situations véridiques, comme une fois au bloc opératoire, la climatisation tombe en panne en plein été. Les gens de la climatisation (sic) nous disent: 'Quand vous êtes sur la plage et qu'il fait cette température vous n'avez pas de problèmes!'".
Groupes électrogènes défaillants, manque de matériel...
Mais très vite, des internautes se mettent à dénoncer des problèmes plus sérieux. De soin, de prise en charge. Comme cette aide soignante qui raconte rouler des serviettes dans une taie, car il n'y a plus d'oreiller dans le service.
Ou ces patients qu'on évacue du service dé réanimation car les groupes électrogènes n'ont pas fonctionné au moment d'une coupure de courant. Il ne faut pourtant pas espérer de prise de conscience comme avec Balance Ton porc. C'est ce que pense Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes de France.
Patrick Pelloux : "Il faut être aveugle pour ne pas voir le problème"
"21 millions de personnes passent au service des urgences chaque année. Il faudrait être aveugle, sourd, pour ne pas entendre et voir ce qu'il se passe dans les hôpitaux publics. Ceux qui n'ont pas conscience de cela, ce sont les politiques".
Selon lui, seul un mouvement social d'ampleur pourrait faire bouger les choses dans les hôpitaux. Un internaute lui donne raison. "Un jour, il faudra vraiment qu'on fasse un service minimum à l'hôpital et qu'on aille dans la rue. On ne change pas le monde avec Twitter".