"Ça commence à marcher": des vaccins prometteurs pour lutter contre le cancer
Des vaccins pour éviter les rechutes après les cancers
"Ça commence à marcher. On parle beaucoup d’un essai français sur la prévention des rechutes des cancers de la bouche, de la sphère ORL. Mais il y a beaucoup d’essais en cours sur des vaccins. Ils sont testés essentiellement dans une situation clinique, le malade qui a eu un cancer qu’on a traité, opéré, et on lui donne le vaccin pour éviter la rechute. Cela semble très intéressant. Le principe de ces vaccins, c’est d’arriver à identifier, d’aller chercher dans des cellules cancéreuses, les protéines anormales provenant de gênes mutés. Et ils vont prendre cette protéine et faire en sorte que le système immunitaire réagisse contre elle et tue les cellules qui l’ont. Sur ce type de vaccin, c’est totalement individualisé. Ce qui veut dire que c’est lourd à fabriquer, cher, mais c’est extrêmement intéressant. C’est de la médecine de précision et on y va vraiment très, très vite. C’est vraiment à notre porte. Le problème, c’est qu’il faut tester les gênes de tous les malades atteints de cancers, 400.000 en France chaque année. Ça a un coût. C’est compliqué, il faut analyser. (…) Sur cet essai sur les cancers ORL, pour chercher de quelles protéines il faut se servir pour aller immuniser le patient, c’est l’intelligence artificielle qui est venue aider et qui a fait les sélections. C’est nous en 100 fois mieux. Il faut vraiment comprendre que ça va être un outil fabuleux."
Une pilule contre le cancer du poumon
"Ce médicament, ça fait dix ans qu’il existe. Mais on doit d’abord tester sur les malades qui vont très, très mal. Et ensuite, quand on voit que ça marche un peu chez ces gens-là, on va tester chez des gens de moins en moins graves. Là, on a tiré au sort des malades qui avaient un cancer du poumon sans métastase. On leur a fait de la chimio, des rayons, de la chirurgie. Cette pilule qui attaque une protéine particulière, on l’a donnée à tous les malades qui l’avaient. Et on a vu que ça réduisait de 50% le risque de rechute. On est encore une fois sur la prévention de la rechute, même si ce médicament marche sur le traitement. Cela ne concerne que les malades qui ont cette mutation avec cette protéine anormale. Chez les Américains et les Européens, c’est 25-30%. Chez les Asiatiques, c’est 40-50%. Ceux qui ont cette mutation ont droit, après le traitement de leur cancer, à un comprimé. C’est généralisé."
Une campagne de vaccination contre le papillomavirus pour les élèves de 5e, à la rentrée 2023
"Les antivax vont dire immédiatement que c’est dangereux… Ce vaccin, il est utilisé depuis 20 ans, dans le monde entier, et il n’y a aucun effet secondaire significatif. On a un virus, le papillomavirus, qui malheureusement contamine tout le monde dès les premiers rapports sexuels ou oraux-sexuels. Ce virus rentre dans le corps et heureusement, la plupart d’entre nous s’en débarrassent. On a des anticorps et le virus ne peut plus nous attaquer. Chez une partie de la population, le virus reste dans le corps et va développer des cancers, du col de l’utérus, de la bouche, de l’anus, du pénis. Ce vaccin est extraordinaire parce qu’il réduit le risque de garder ce virus, et d’avoir donc un cancer, de plus de 70%. C’est un vaccin extrêmement bien toléré et très efficace. Il y a le même vaccin pour l’hépatite, qui prévient le cancer du foie."