Cancer et scolarité: "cela permet aux enfants d'oublier un peu la maladie"

En 2015, le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués en France métropolitaine était estimé à 385.000 par l'Institut national du cancer (INCa) dont 211.000 hommes et 174.000 femmes. Parmi ces cas figuraient 1.700 enfants âgés de moins de 15 ans et 800 adolescents de 15 à 19 ans. De même, chaque année le cancer touche en moyenne 2.500 nouveaux enfants ou adolescents (1.700 chez les moins de 15 ans et 800 chez les adolescents de 15 à 19 ans).
Le cancer le plus répandu chez les enfants de moins de 15 ans est la leucémie, le cancer du sang, dans 28,3% des cas (viennent ensuite la tumeur du cerveau 24,9% et les lymphomes 11,2%). Et pour ces enfants atteints de leucémie, l'hospitalisation et les chimiothérapies sont souvent lourdes. Résultat, ils sont hospitalisés pendant de longues périodes, loin de leur vie "d'enfant normal" à l'école. A l'occasion de la semaine nationale de la lutte contre le cancer qui débute ce lundi, RMC a rencontré Louka, 5 ans, hospitalisé à l'hôpital Robert Debré dans le 19ème arrondissement de Paris.
"Eviter la rupture scolaire"
Depuis un an et demi, il enchaîne les séjours à l'hôpital pour combattre sa leucémie. Pour autant, il était hors de question de laisser tomber l'école. Alors Louka, qui quatre heures de cours par semaine dans sa chambre d'hôpital, apprend à reconnaître les jours de la semaine, à compter… Comme n'importe quel enfant de son âge. "C'est un moment qui lui permet d'oublier un peu sa maladie, explique Claudine, institutrice à l'hôpital Robert Debré depuis trois ans. Cela permet aussi de préparer son avenir. Parce qu'on pense déjà à l'après maladie".
Certains enfants passent même le bac ou le brevet à l'hôpital. Une grande fierté pour leur médecin comme le directeur du service d'hématologie pédiatrique, le professeur Jean-Hugues Dalle: "Quand nous recevons les résultats et que nous constatons qu'untel ou untel a été reçu au bac ou au brevet, cela fait partie des grandes satisfactions. Pour nous, c'est toujours extrêmement important". "Notre objectif premier est d'éviter la rupture scolaire, assure de son côté, Catherine Coupé, directrice du centre scolaire de l'hôpital Robert Debré qui compte 41 enseignants. Donc, tout enfant, qu'il soit là un jour, deux jours, un mois ou plus, voit un enseignant".