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Comment arrêter d'être accros à nos téléphones portables?

Les 5, 6 et 7 février sont les Journées mondiales sans téléphones portables. Sauf que dans la réalité, il est bien difficile de s'en séparer.

Trois jours pour décrocher de son smartphone... Les 18ème "Journées Mondiales sans téléphone portable et smartphone" se déroulent les 6, 7 et 8 février. Une initiative lancée en 2001 par l'écrivain français Phil Marso pour sensibiliser le public à une réflexion sur ses usages. Mais dans les faits, bien malin celui qui s'en détache. Ainsi, les trois quarts des Français (77%) détiennent un smartphone, d'après les derniers chiffres du cabinet Deloitte en 2017. Et parmi ceux-là, 81% déclarent s'en servir pendant les repas en famille ou avec des amis.

Alors, tous accros au portable? Selon les reportages de RMC, ils sont nombreux à se plaindre, mais difficile d'y résister. Selon l'Observatoire des pratiques numériques des Français de l'opérateur Bouygues Télécom, en moyenne, les Français se connectent 1h30 par jour à leur smartphone et les moins de 25 ans plus de 3h.

"C'est toujours greffé à la main, tout le temps. Comme un réflexe. Quand je marche, parfois, je me rends compte que je traverse sans regarder" explique une étudiante à Bordeaux. "Ca devient naturel, mais c'est vrai qu'on se coupe du monde et des échanges avec les gens" avoue un autre Bordelais au micro de RMC. 

Prêts à se priver de sexe

Alors comment lutter contre l'appel des écrans? Il y a les méthodes douces et des plans d'action beaucoup plus radicaux. Ainsi, pour Franck, "Je l'utilise uniquement quand ma conjointe l'utilise aussi, ça me déculpabilise" ; ou comme Claude, "C'est chiant d'avoir quelqu'un qui ne fait pas attention à vous! Le plus embêtant, c'est quand la personne est avec vous, normalement on est là pour discuter et elle est tout le temps au téléphone. Et bien, je me casse et je lui laisse l'addition". 

Mais parfois c'est encore plus improbable: selon une enquête CSA, 65% des Français sont prêts à se priver de sport pour privilégier leur smartphone, 61% à se priver de café et 41% à se priver de sexe.

Des notifications comme une récompense

Mais qu'est-ce qui nous rend tant accro? Les applications installées sur ses fameux téléphones intelligents. Un "like" sur une photo, un "retweet" ou encore un SMS peuvent être vécus comme une récompense. Selon le psychanalyste Michaël Stora, spécialiste de la déconnexion,

"On peut se demander à quel point le smartphone pour certains est une sorte d'antidépresseur interactif qui va leur permettre d'aller beaucoup mieux. Tout un chacun a le droit, à un certain moment, d'être hyperconnecté, mais il faut que les autres l'aident à en prendre conscience". 

Un diagnostic qu'à fait tout seul Jérôme, un auditeur de RMC, dans les Pyrénées-Orientales. Il confie en avoir eu marre de son smartphone:

"J'ai dit stop. J'avais un iPhone, il est tombé en panne et j'en avais marre de toutes ses applications, ce temps passé sur le téléphone. J'ai investi dans un petit téléphone qui ne sert à dire allo et répondre au téléphone. J'ai encore les SMS, mais ils sont très embetants à taper. Je préfère parler aux gens. J'ai lâché Facebook, toutes ses choses-là, mais j'ai dit stop au téléphone. Ca fait huit mois et j'ai l'impression de plus respirer".
Anaïs Bouitcha, Matthieu Rouault et X.A