Comment les Ehpad gèrent la solitude des résidents

Alors que la situation est tendue dans certains Ehpad touchés par le coronavirus, d'autres établissements tentent de rassurer les résidents contraints de rester confinés dans leurs chambres.

"Ce n'est facile pour personne: ni pour les familles, ni pour les résidents, ni pour les personnels". La situation dans les Ehpad est compliquée en France avec des milliers de résidents confinés dans leur chambre à travers le pays. Certains établissement sont durement touchés par le coronavirus avec au moins 2.417 décès enregistrés depuis le début de l’épidémie dans les maisons de retraite médicalisées et autres établissements médico-sociaux..

Omar, directeur d'un Ehpad à Limoges, est intervenu ce mardi dans Brunet-Neumann pour expliquer comment son établissement fait face à la crise dans une zone relativement épargnée par le virus. Il a été contraint d'annoncer le confinement à des personnes âgées parfois très solitaires.

"On utilise les nouvelles technologies pour atténuer la rupture sociale"

"Ce n’est pas une décision anodine. On ne l’a pas prise par gaité de coeur mais par nécessité. On a privilégié la sécurité sur la liberté. Le président a dit que nous étions en guerre. En période de guerre on prend des mesures exceptionnelles.
On a mis en place une certaine pédagogie. On leur a expliqué individuellement pourquoi on interdit les visites et pourquoi on leur demande de rester dans leur chambre. Ce sont des personnes qui écoutent beaucoup la radio et regardent beaucoup la télé donc ils sont au courant de ce qu’il se passe à l’extérieur. Au début ça a été bien accueilli car ils ont compris c’était pour leur sécurité et la sécurité de leurs familles.
Les résidents comprennent. Mais ça commence à faire long. Il y a des troubles liés à la vieillesse mais on a des personnels formés qui sont des pros et qui font le nécessaire. On a mis en place les téléphones sans limitation et des appels vidéo avec des créneaux bien déterminés. On utilise les nouvelles technologies pour atténuer la rupture sociale."

Le ministre de la Santé Olivier Véran a par ailleurs annoncé le lancement d’une "vaste opération de dépistage" du coronavirus dans les Ehpad.

J.A.