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Coronavirus: les enfants "peu contaminés" et "très peu contaminants" révèle une étude française

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Cette étude, réalisée en Ile-de-France sur 605 enfants montrent que très peu ont été contaminés: 11 seulement, soit 1,8% d'entre eux, étaient malades.

Les enfants, montrés du doigt au début de l'épidémie, sont désormais disculpés. Cette étude, réalisée en Ile-de-France sur 605 enfants montrent que très peu ont été contaminés par le Covid-19: 11 seulement, soit 1,8% d'entre eux, étaient malades. L'étude montre aussi que les enfants sont très peu "contaminants".

Ainsi, entre le 23 avril et le 12 mai, 27 pédiatres ont testé au hasard 605 enfants franciliens, alors que l’Ile-de-France était là plus touchée par l’épidémie: 322 (53.2%) étaient asymptomatiques et 283 (46.8%) symptomatiques.

Le responsable de l’étude, le professeur Robert Cohen, pédiatre infectiologue au centre hospitalier de Créteil, est convaincu que ces jeunes n’étaient pas contagieux:

"Les trois quarts d'entre eux avaient des anticorps contre le virus. D'autre part, leurs tests PCR étaient très faiblement positifs. Au moins les trois quarts d'entre eux n'avaient pas de possibilité de contaminer les autres par la maladie" explique-t-il.

9 de ces 11 enfants avaient d'ailleurs, dans leur entourage, un adulte atteint du coronavirus. Pour les pédiatres qui ont réalisés cette étude, ce sont bien les adultes qui contaminent les enfants et non l’inverse.

"Cette étude confirme que les enfants sont peu porteurs, peu contaminants. Et ce n'est probablement pas eux qui feront repartir l'épidémie si elle doit repartir" conclut Robert Cohen.

Une nouvelle qui change la donne car la décision de fermer les écoles a été en grande partie prise car on les soupçonnait d’être, comme avec la grippe, des porteurs sains, sans symptômes mais avec un pouvoir de contamination. A l'heure actuelle, seulement un quart des enfants a repris le chemin de l'école.

Les municipalités vont-elles assouplir les conditions d'accueil?

Le Premier ministre mardi à l'Assemblée nationale appelait de ses voeux à desserrer l'étau sanitaire en fonction des conditions sanitaires: "Proposer des demi-journées d'accueil, ou même des journées alternées, c'est placer les parents et les employeurs dans des situations qui sont parfois quasi impossibles à gérer", a relevé Edouard Philippe.

Pour certains parents, il est donc urgent que l'école ouvre ses portes à davantage d'enfants. Et eux aussi veulent y aller, comme Oscar, 9 ans, en CM1. S'il va à l'école un jour par semaine, le mardi, il aimerait beaucoup y aller un peu: "J'aimerai voir un peu plus mes copains et être un peu plus en liberté, parce que la maison, c'est un peu la prison" soupire-t-il.

Sa maman, Sophie, mère de deux autres enfants, ne comprend tout simplement pas ce qui empêche la réouverture totale des établissements scolaires: "On apprend avec cette étude que le risque est relatif... Mais qu'est-ce qui coince? Pourquoi cette jeunesse ne peut pas reprendre un rythme normal pour soucis intellectuels et pour les conséquences psychologiques?"

Mais le problème c'est que dans les faits le gouvernement n'a pas vraiment de solution. Si Edouard Philippe faisait partie de ceux qui étaient partisans de desserrer l'étau sanitaire sur l'école, la décision prise la semaine dernière par l'Elysée, le ministère de l'Education nationale et Matignon a finalement été de maintenir le protocole dans sa version la plus stricte et ce jusqu'à la fin de l'année scolaire.

Alors le gouvernement, qui marche sur un fil dans ce dossier, aimerait bien maintenant que les municipalités assouplissent d'elles-mêmes des conditions d'accueil parfois trop strictement appliquées.

Problème, les maires bien souvent en campagne électorale refusent de prendre le moindre risque. "Attention", prévient un conseiller du ministère de l'Education nationale, un assouplissement pourrait aussi avoir des effets contre productifs, "les syndicats s'y opposeraient" avec le risque de voir encore moins d'enseignants présents dans les écoles.

Mahauld Becker-Granier, Rémi Ink et Benjamin Pelsy avec Xavier Allain