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Santé

Covid-19: la HAS ouvre la porte à une éventuelle réintégration des soignants non-vaccinés

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Dans un projet d’avis rendu public, la Haute Autorité de Santé ouvre la voie à la fin de la vaccination obligatoire anti-Covid 19 chez les soignants. Elle restera cependant fortement recommandée.

Le personnel soignant non-vacciné, bientôt de retour sur le front? Rien, pour le moment, n’est définitivement tranché. Toutefois, la Haute autorité de santé (HAS), dans un projet d’avis, a finalement ouvert la voie à un retour des soignants non vaccinés. La prudence est cependant encore de mise, puisque la version définitive de l’avis de la HAS est attendue fin mars. Une consultation publique sera d'ailleurs menée d'ici là par la HAS.

Ce projet d’avis s’apparente tout de même à une belle lueur d’espoir pour le personnel soignant ayant fait le choix de ne pas se faire vacciner contre le virus de la Covid-19. Le gouvernement a pris pour habitude de suivre globalement les avis rendus par les membres de la Haute autorité de santé.

Le Conseil national d’éthique (CCNE), doit également se prononcer, à la demande du gouvernement, sur la situation des soignants suspendus. Le nombre précis de soignants non vaccinés en France demeure inconnu. Mais pour avoir un ordre d'idée, le ministre de la Santé François Braun évoquait, de son côté, en juillet dernier, un nombre de "1 050 infirmiers et quelques médecins", faisant alors allusion aux chiffres de l'Ordre National des Infirmiers (à rapporter au total de 637 000 infirmiers).

De son côté, la Fédération hospitalière de France estimait à 4.000, dont 500 infirmiers, le nombre de professionnels suspendus sur 1,2 million d'agents (en novembre 2022).

Des avis encore et toujours mitigés

Après deux ans d'obligation vaccinale et de virulents débats autour de cette épineuse problématique, certains professionnels de santé estiment que le temps est venu de passer à autre chose. Il faut calmer les esprits, juge un médecin souhaitant rester anonyme, car "ça ne change rien. Tout le monde a été confronté au virus, par contamination ou par vaccination", selon lui.

Son avis rejoint celui du président de l’Association des médecins urgentistes de France, Patrick Pelloux. Ce dernier explique que les membres de la HAS “s’appuient sur des études scientifiques où, en fait, cette horrible épidémie est passée”. De plus, “le vaccin ne semble plus être d'intérêt à mettre en première ligne. On ne peut pas vivre dans une crise permanente”, assure le docteur Pelloux.

“La décision de certains soignants de ne pas s’être vacciné, ils ne méritent pas d’être écartelés sur la place publique ou d’avoir une punition à perpétuité parce qu’ils ont pris une décision qui n’était à mon avis pas justifiée mais peu importe, il faut savoir passer l’éponge”, préconise le Docteur Patrick Pelloux

Le sujet est aujourd’hui encore source de débat, d'autres professionnels de la santé critiquant très fermement ce projet d'avis. La Haute autorité de santé suit une logique politique et non scientifique, lâche d’ailleurs un épidémiologiste.

Autre sujet potentiellement explosif, la vaccination non obligatoire mais fortement recommandée contre d’autres virus plus communs. La HAS compte en effet se prononcer ultérieurement sur ces vaccins qui sont uniquement recommandés aux soignants, comme celui contre la grippe ou contre la rougeole.

Caroline Philippe, Alexis Lalemant