Abandon des mesures anti-Covid: pourquoi ça ne signifie pas la fin du Covid
Le 1er février 2023, un nouvel allègement du dispositif national anti-Covid est prévu. Créés au début de la crise sanitaire en 2020 "afin de limiter la propagation de l'épidémie", les arrêts de travail dérogatoires, sans jour de carence pour les personnes testées positives au Covid-19, ne seront plus possibles.
Tombés en désuétude sur fond de chutes des cas, "l'isolement systématique" des cas positifs et "la réalisation d'un test" au bout de deux jours pour leurs contacts ne seront par ailleurs plus requis. Enfin, le suivi des "cas contacts", via le service "contact Covid" géré par l'Assurance maladie, va lui cesser définitivement.
"Sur un calendrier, Covid et grippe vont se répartir le temps et se trouver leur espace vital"
L'infectiologue Benjamin Davido, , référent Covid-19 à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, estime dans "Apolline Matin", ce lundi sur RMC et RMC Story, qu'il est en revanche encore un peu tôt pour lever toutes les mesures de prévention et de restriction.
"Il y a de nouveaux variants en Angleterre, aux USA... Dire que c'est la fin du Covid, non, car on va vivre avec ce virus comme on vit avec la grippe. Se pose la question de leur saisonnalité. Sur un calendrier, Covid et grippe vont se répartir le temps et se trouver leur espace vital", explique-t-il.
Le masque pas assez utilisé?
Il estime qu'aujourd'hui, il faudrait plutôt une mesure "universelle" qui s'applique aussi bien au Covid qu'à la grippe et à la bronchiolite, concernant l'isolement ou le masque, qui n'est pas un réflexe en France quand on est malade.
"J'ai pris le train pendant trois heures dimanche, il y a en a qui toussent tout le trajet et ça ne leur vient pas à l'esprit de mettre un masque. On est passé d'un extrême à un autre. Il faudrait qu'en réalité, ce geste de bon sens se fasse comme dans d'autres pays. Si on a la grippe, pas la peine de le refiler à son voisin", souligne-t-il.
Les vaccins ne sont pas à jeter à la poubelle non plus selon lui. Et cette période de faible contaminations est même idéale pour faire une dose de rappel.
"Entre 18-49 ans, le vaccin est deux fois plus efficace que chez les plus de 65 ans. Tout le monde peut aller se faire vacciner par le nouveau rappel et c'est le meilleur des moments pour le faire car le principe de la vaccination, c'est de le faire en amont", appuie-t-il.
L'épidémie n'est pas totalement disparue, d'autant que le OMS maintient d'ailleurs ce lundi le niveau d'alerte maximal pour la pandémie de Covid-19.