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Covid-19: pourquoi les hommes sont-ils plus gravement atteints que les femmes?

DOCUMENT RMC - Les hommes sont plus nombreux à être hospitalisés pour des formes graves de Covid-19 que les femmes. Une différence qui pourrait être génétique mais également liée aux habitudes de vie.

Les hommes ont-ils un plus grand risque de développer des formes graves de Covid-19 que les femmes?

C'est en tout cas ce qu'affirme une nouvelle étude des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et de l'Institut Pasteur. En étudiant 308 individus dont la date d’infection au nouveau coronavirus était connue, les scientifiques ont fait ce constat, un constat appuyé par les chiffres relayés par l'observatoire cartographique de Santé Publique France, Géodes. Actuellement, 15.676 femmes sont hospitalisées en raison du coronavirus, contre 16.798 hommes.

"Quand on va dans les services de réanimation, il y a une majorité d’hommes atteints. Les hommes développent en moyenne des formes plus graves de Covid-19. Il y a autant de femmes que d’hommes qui peuvent être infectés mais les conséquences peuvent être plus graves pour les hommes", précise ce vendredi sur RMC Olivier Schwartz, directeur de l'unité virus et immunité de l'Institut Pasteur à Paris.

Si les hommes ont plus d'anticorps en moyenne que les femmes, ceux-ci diminueraient plus vite chez les malades masculins: "On s’est aperçu que la diminution du taux d’anticorps était plus rapide que chez les femmes", précise le praticien.

La consommation de tabac et d'alcool des hommes pourrait jouer

Une des hypothèses avancées serait génétique. Selon les chercheurs, le chromosome X influence l'immunité. Les femmes (XX) en ont deux ce qui leur conférerait une réponse immunitaire légèrement différente de celle des hommes (XY) qui n'en ont qu'un seul. Les hormones pourraient aussi être responsables de ces constatations.

"L'immunité chez la femme est légèrement différente. Les aspects sociaux, liés au mode de vie, et génétiques font varier cette immunité" ce qui peut expliquer certaines variations. Il y a également les hormones féminines qui peuvent jouer sur l’immunité", précise Olivier Schwartz.

Enfin les facteurs environnementaux pourraient aussi être en cause. Les hommes auraient plus de comorbidités, notamment du fait d'une consommation d'alcool et de tabac supérieure en moyenne.

En attendant un vaccin, la France poursuit son lent chemin vers l'immunité collective. "Environ 10 % des Français ont été contaminés. Nous allons progressivement vers l'immunité collective, et l'arrivée d'un vaccin va accélérer ce phénomène", assure Olivier Schwartz.

Guillaume Dussourt