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Covid-19: sans ressource depuis la fermeture des discothèques, les autoentrepreneurs du monde de la nuit en appellent à l'Etat

RMC S'ENGAGE POUR VOUS - Les autoentrepreneurs du monde de la nuit sont sans ressources depuis la fermeture des discothèques en décembre dernier. Selon nos informations, le gouvernement étudie plusieurs pistes afin de mettre en place une aide pour ces professionnels.

Dan est DJ. Cela fait 10 ans qu'il mixe 5 jours par semaine en boîte de nuit, à Caen en Normandie. Mais pas en ce moment évidemment, alors que depuis début décembre, les discothèques sont fermées à cause du Covid-19. Donc plus de boîte, plus de travail. Quand le gouvernement a annoncé la fermeture des discothèques, il n’a pas paniqué puisqu’il s’est dit qu’il allait avoir des aides comme pendant les premiers confinements. Mais cette cinquième vague n'a rien à voir avec les autres: 

"C’est incroyable de ne pas avoir pensé à nous. Depuis bientôt deux mois je suis sans revenus. Si je n’avais pas d’économies je serais dans une belle galère. En comptant charge et loyer je dis 1000 euros par mois", assure-t-il à RMC.
"Je trouve ça anormal que nous soyons les grands oubliés des restrictions des discothèques. Je travaille à plein temps, je fais 5 soirées par semaine et aujourd’hui, parce que les discothèques sont fermées, je me retrouve sans rien, c’est anormal".

Si les patrons de boîte ont des aides, les salariés aussi. Mais pas les autoentrepreneurs comme Dan. Et dans l’événementiel plus globalement, si on y inclut les photographes, les traiteurs, tous les autoentrepreneurs dont l'activité est perturbée par les restrictions sanitaires, ça fait entre 200 et 500.000 personnes concernées.

"Ils sont abandonnés, ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent bénéficier de soutien"

"Aujourd’hui il y a des dispositifs d’aides qui ne sont pas adaptés aux auto-entrepreneurs", alerte Ludovic Badeau, le porte-parole de la Fédération des auto-entrepreneurs. 

"Il y a le chômage partiel pour les entreprises qui ont des salariés, il y a l’aide au cout fixe qui concerne les entreprises qui peuvent déduire leurs frais mais dans les deux cas les autoentrepreneurs ne sont pas concernés".
Ils sont abandonnés, ils ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent bénéficier de soutien lors de cette cinquième vague parce que pour beaucoup c’est comme ce qu’il s’est passé lors des vagues précédentes c’est à dire des annulations de commande, une absence de clients et un chiffre d’affaires en chute libre. La grogne est en train de monter parce que des gens sont en très grande difficulté et ne se sentent pas du tout écoutés", déplore-t-il.

Contacté par RMC, le cabinet du ministre des PME Jean-Baptiste Lemoyne promet que "des pistes sont actuellement à l’étude pour une aide dédiée aux micro-entrepreneurs dans l’impossibilité d’exercer une activité à cause des restrictions".

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Marie Dupin