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Débuts timides pour la télémédecine: "Toutes les révolutions ont mis du temps"

Le projet de loi santé prévoit de développer encore la télémédecine. Depuis septembre, les médecins peuvent proposer à leurs patients des consultations à distance, grâce à une tablette ou un smartphone.

Depuis le 15 septembre, les médecins sont autorisés à pratiquer la télémédecine, une consultation à distance via une tablette ou un smartphone. Au même prix qu'une consultation classique, mais remboursée par la Sécu s'il s'agit de votre médecin traitant ou d'un rendez-vous qui s'inscrit dans un parcours de soin.

Mais les patients qui tentent ce nouveau système sont rares. Il y a neuf mois, le docteur Riahi a participé à une courte formation sur la télémédecine. Il en connaît donc déjà les rudiments: une appli qui permet de relier par vidéo interposée le médecin et le patient.

Pourtant, malgré sa simplicité, il n'a fait depuis que quatre téléconsultations, et n'arrive pas vraiment à se lancer: "Il faut choisir le bon opérateur, il faut voir si tout fonctionne. Il faut arriver à cadrer le motif pour lequel on va faire de la téléconsultation. Toutes les révolutions ont mis du temps".

"Il va falloir s'organiser"

Des inquiétudes, des doutes. Que le médecin généraliste va néanmoins s'efforcer de dépasser: "Je pense qu'à un moment je vais m'y mettre pour des besoins spécifiques, pour donner des résultats d'examen. Mais il va falloir s'organiser".

Des débuts timides, qui n'inquiètent pas le gouvernement. Qui a même décidé d'aller encore plus loin dans son projet de loi santé. Thomas Mesnier est député LREM de Charente et rapporteur général du projet de loi santé: "On va à l'étape d'après sur le télésoin. Le télésoin, c'est de la télémédecine mais avec un autre professionnel que le médecin, c'est-à-dire le pharmacien, l'infirmière ou l'orthophoniste.

Tout reste néanmoins à écrire. Car on ignore, pour l'instant, dans quelles conditions ces télésoins seraient remboursés par la sécurité sociale.

Marie Régnier