Déclarations de Marlène Schiappa sur les violences obstétricales: "Le but est de bâcher la profession"
Les gynécologues protestent contre les chiffres avancés par Marlène Schiappa. La secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes avait en effet affirmé que le taux d'épisiotomie en France était de 75%. Faux, estime le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).
"Ce sont des chiffres qui datent de 40 ans. Il y a des chiffres officiels dans notre pays. La dernière fois que l'Inserm a calculé le taux d'épisiotomie dans notre pays, c'était en 2010 et il était en dessous de 27%. Aujourd'hui dans mon service, on est à 5%, il y a des services où on est à 0%, et la moyenne nationale est sûrement inférieure à 10%", a précisé ce mardi matin, Israël Nisand, président du CNGOF.
"On ne peut pas faire de statistiques sur son environnement"
Le gynécologue, le terme employé par la secrétaire d'état est malvenu: "Le fait qu'elle utilise le terme violence obstétricale heurte toute une profession. Voilà une profession qui fait en sorte que 800.000 naissances se déroulent dans notre pays dans une sécurité qui est parmi les meilleures au monde. Les chiffres de la ministre ne sont pas conformes aux chiffres nationaux, on ne peut pas faire de statistiques sur son environnement".
Selon lui, ces propos visent à dénigrer la profession: "Je pense que Marlène Schiappa aurait pu se rapprocher des professionnels avant de dire au Sénat des chiffres inexacts. Si elle avait eu une véritable curiosité, elle pouvait demander les chiffres à son cabinet. Les professionnels ont toujours été disponibles pour renseigner les ministères. Là, il nous a semblé que le but était différent, le but est de bâcher une profession qui ne le supporte plus".
Le professeur Israël Nisand a également rejeté l'existence d'un "chiffre noir" sur le taux d'épisiotomie en France.