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"Des patients ont menacé de poser des bombes": les violences contre les dentistes en augmentation

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INFO RMC - Les violences contre les chirurgiens-dentistes sont en augmentation. Conséquence de la désertification médicale et des difficultés à obtenir un rendez-vous, certains patients deviennent agressifs avec les professionnels, menacent les secrétaires et n'hésitent pas à solliciter des rendez-vous auprès d'eux directement au supermarché ou sur les réseaux sociaux.

Les violences contre les chirurgiens-dentistes sont en augmentation: 109 d'entre eux ont été victimes de violences depuis le début de l'année 2023, selon les informations recueillies par RMC. Ils sont de plus en plus nombreux à rendre compte de ces violences sur le portail de l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS), alors qu'ils étaient 175 en 2021 et 215 en 2022 et déjà 109 à la mi-2023 donc.

Conséquence des déserts médicaux, les dentistes sont harcelés et menacés par des patients qui cherchent à obtenir à tout prix un rendez-vous. C'est le cas du Docteur Sandrine Auvray-Lechevallier, à Montivilliers en Seine-Maritime pour qui la pression est quotidienne de la part des patients: "Cette patiente qui a appelé la semaine dernière, lorsqu'il y avait le pont et le jour férié vient de me dire 'vous ne vous emmerdez pas vous'", raconte à RMC Marjorie Dapvril, assistante dentaire du cabinet.

"On est tout le temps dans l'agressivité permanente des patients. Il y a des patients qui ont menacé de poser des bombes au cabinet si on ne les recevait pas. On m'a menacé de me mettre un coup de poing", ajoute-t-elle.

Des secrétaires harcelées sur les réseaux ou au supermarché pour un rendez-vous

Des menaces qui se multiplient et qui ont poussé le Docteur Sandrine Auvray-Lechevallier, dentiste depuis plus de 30 ans, à adapter son cabinet: "On est agressés tout le temps. J'ai désormais une sonnette avec une caméra, j'ouvre à ceux que je connais, on est obligé de se sécuriser pour ne pas se retrouver face à quelqu'un qui va péter les plombs", déplore-t-elle.

Parfois, elle rêve de prendre 10 ans d'un coup, juste pour atteindre la retraite: "J'aimerais avoir 65 ans et tout terminer, 'déplaquer' et m'en aller alors qu'on n'a pas envie de vieillir".

Récemment des patients sont allés jusqu'à interpeller ses collaboratrices sur les réseaux sociaux ou au supermarché pour obtenir un rendez-vous.

Caroline Philippe avec Guillaume Dussourt