Des vidéos et des mises en scènes dégradantes dans un Ehpad: une information judiciaire ouverte
Des dizaines de photos et de vidéos montrent notamment des résidents déguisés en œufs de Pâques, entourés d'agents qui commentent la scène en riant, en se moquant de ces personnes âgées dépendantes.
Une information judiciaire a été ouverte sur des cas présumés de maltraitances dans un Ehpad aveyronnais après la diffusion sur les réseaux sociaux d'images dégradantes de pensionnaires, attribuées à des membres du personnel.
Le parquet, qui avait ouvert le 4 août dernier une enquête préliminaire, a décidé vendredi de confier le dossier à un juge d'instruction à propos d'une dizaine de délits dont violence sur personne vulnérable et non assistance à personnes en danger ou atteinte à la vie privée, a indiqué le procureur de la République de Rodez, Olivier Naboulet.
L'enquête, déclenchée par une plainte de la directrice démissionnaire de l'établissement, Frédérique Modolo, porte sur des maltraitances présumées infligées à des résidents souffrant d'Alzheimer à l'Ehpad "La Rossignole" d'Onet-le-Château.
L'enquête préliminaire a révélé que "des photos et vidéos mettant en scène des résidents dans différentes situations dégradantes étaient échangées au sein d'un groupe Messenger ouvert entre salariés", précise le parquet dans un communiqué.
Un dizaines de ces vidéos, mettant en scène au moins six pensionnaires de plus de 77 ans, ont pu être identifiées lors de la première phase d'enquête. Deux employés de l'Ehpad ont été placés en garde à vue courant août mais "nient les faits ou leur dénient tout caractère dégradant", a encore indiqué le parquet.
L'ARS a été saisie le 6 août, quatre des salariés concernés licenciés le 12 août, la directrice a démissionné et les familles des unités protégées concernées informées le 4 septembre. Le procureur a requis l'association France Victimes "afin d'apporter un soutien psychologique aux résidents, à leurs familles et aux personnels non impliqués" alors que quatorze plaintes de famille ont été déposées par des proches des victimes à ce jour.