"Dupin Quotidien": avec le confinement, les prix des produits alimentaires vont-ils augmenter?

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On ne peut pas dire qu’il y a une augmentation généralisée des prix. Selon le panéliste Nielsen qui surveille, ils ont même légèrement baissé pour certains produits très demandés comme le riz (-0,13% la semaine qui s’est achevée le 22 mars, - 0,05% pour les pâtes). La fédération du Commerce et de la grande distribution, assure que les grandes surfaces font au contraire très attention pour ne pas être accusées de profiter de la crise, et qu’elles sont en lien permanent avec le gouvernement sur ces questions.
Mais il y a bien des augmentations sur certains produits. Par exemple dans certains supermarchés, les prix de certains produits frais sont en hausse. C’est un peu paradoxal parce que les consommateurs boudent ces produits. Ils ont tendance à préférer le pain de mie au pain frais, les haricots en conserve aux haricots frais, bref les produits manufacturés, ça les rassure. Ils ont l’impression qu’il y a moins de risque d’être contaminés.
Priorité aux produits français dans les grandes surfaces
Et en même temps, les grandes surfaces se sont engagées à donner la priorité aux produits français donc on trouve davantage de produits nationaux qui sont par nature plus chers. On constate aussi des augmentations très fortes sur certains produits non alimentaires. Par exemple les imprimantes: l’association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce sur son site internet quechoisir.org une hausse de 13% des prix ces deux dernières semaines.
Ce qui est sûr c’est que plus la situation va durer plus les prix risquent d’augmenter. Plusieurs responsables de grandes chaînes de supermarchés me l’ont confié hier. Parce qu’il risque d’y avoir des augmentations à tous les niveaux de la chaine. Les transporteurs veulent augmenter leurs tarifs, il y a aussi des difficultés d’approvisionnement sur les emballages, ce qui pourrait contribuer à tirer les prix vers le haut, sans parler des cours de certaines matières comme le blé qui s’envolent.
Pour l’instant les prix restent contenus, ce ne sera pas forcément le cas très longtemps. D’ailleurs l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, la FAO, s’est officiellement inquiétée d’un risque d’inflation alimentaire au niveau mondial.