"Dupin quotidien": le Nutri-score bientôt obligatoire?
Le Nutri-score est encore rare en France. Ce système de couleurs et de lettres permet de savoir si un produit est plutôt bon ou mauvais pour la santé. La meilleure note est A vert, la pire E rouge. Vous pouvez comparer plusieurs produits similaires et savoir lequel va être moins gras ou moins sucré.
Une signalétique créée par la France en 2017 et saluée par l’OMS, l’organisation mondiale de la santé. Elle aide les consommateurs à manger plus sainement. Et quelques industriels qui l’utilisent enlèvent du sel, du gras ou du sucre à leurs produits pour avoir de meilleures notes.
Edouard Philippe veut rendre ce logo obligatoire
C’est une proposition ambitieuse, qu’Edouard Philippe veut porter au niveau européen. Chez nos voisins, la Belgique utilise déjà le Nutri-score, l'Espagne s'apprête à le faire, et des discussions sont en cours aux Pays-Bas, l'Allemagne.
Dans tous les cas, comme chez nous, c'est sur la base du volontariat, car le règlement européen empêche les Etats membres d'imposer le logo sur les emballages.
Sept associations de consommateurs européennes dont l’UFC-Que Choisir se battent déjà depuis plusieurs semaines pour imposer ce Nutri-score au niveau européen.
Elles ont lancé une grande pétition jusqu'en 2020, accessible sur cette page. 22.000 signatures à ce jour, sur un million nécessaire pour que la Commission européenne revoie sa copie et revoie sa copie.
Les gros industriels et les lobbys font blocage
Nestlé, Coca-Cola ou Unilever… Les géants de l’agroalimentaire ne veulent pas entendre parler de signalétique nutritionnelle. On comprend pourquoi: la transparence peut s'avérer mauvaise pour les affaires des industriels. Puisque c’est prouvé, le logo Nutri-score modifie nos comportements d’achats. On va préférer acheter un produit noté A ou B qu'une autre marque notée D ou E.
Pour l’instant en France, plus de 20 % du marché alimentaire est couvert par le Nutri-score, ce qui représente 115 entreprises. Le meilleur élève c’est Auchan. Près de 7000 produits en rayon et sur internet affichent aujourd'hui le logo.
Et il ne faut pas oublier que l’Assemblée nationale a refusé fin mai d’imposer le logo Nutri-score dans la publicité. Une décision appuyée par le ministre de l’Agriculture pour ne pas braquer les industriels.