"En deux semaines, on pourrait en finir avec le Covid-19 en rendant la vaccination obligatoire", plaide l'épidémiologiste Martin Blachier

L'homme qui murmurait à l'oreille d'Emmanuel Macron, l'épidémiologiste Martin Blachier, plaide pour l'obligation vaccinale afin d'éradiquer définitivement le Covid-19.

La situation face au Covid-19 s'améliore. A tel point que le gouvernement a anticipé son déconfinement en avançant la fin du couvre-feu pour le 20 juin, dix jours avant la date initiale. Mais le virus est toujours là et continue de circuler même si les chiffres sont en baisse, alors que la vaccination progresse.

Mardi, le ministère de la Santé recensait 30.764.968 de personnes ayant reçu une première injection et 16.554.449 personnes ayant un cycle vaccinal complet (personnes ayant reçu une seule dose en raison d'une infection récente au Covid-19, vaccinées par un vaccin ne nécessitant qu'une seule injection, ou ayant reçu deux doses). Et dans la foulée le ministre de la Santé a annoncé vouloir avoir totalement vacciné 35 millions de personnes soit un peu plus de la moitié des Français, d'ici la fin du mois d'août.

Pour éradiquer définitivement le Covid-19, la vaccination devrait être obligatoire, a plaidé l'épidémiologiste Martin Blachier ce mercredi sur RMC: "Aujourd’hui on pourrait en avoir définitivement terminé avec le Covid-19. On a les doses. Si toutes les populations fragiles étaient vaccinées et qu’on les obligeait à être vaccinées, ce serait terminé", a-t-il lancé sur le plateau des "Grandes Gueules".

Pourquoi Martin Blachier voudrait voir la vaccination obligatoire avant le 15 août?

"Cela veut dire que l’on vivrait strictement normalement, que l’on serait certain que les enfants ne reporteraient pas le masque à la rentrée et que toutes les entreprises seraient tranquilles pour prévoir leurs plans sur les prochains mois".

"C’est une question de maturation psychologique. Je pense qu’on va arriver à cette vaccination obligatoire. Je pense qu’il faut prendre cette décision avant le 15 août parce qu’il faut qu’on ait suffisamment de temps pour vacciner ces populations fragiles avant la reprise à l’automne. Si on a des hospitalisations à l’automne c’est parce qu’on n’a pas eu le courage de prendre la décision pour les en empêcher", a ajouté Martin Blachier.

Mais cette obligation semble illusoire alors qu’aucun pays n’a pour l’instant obligé la vaccination et que l’élection présidentielle de 2022 se rapproche à grand pas. "Je pense que ce gouvernement peut le faire parce qu’ils comprennent bien ces problématiques et que pour des visées électorales, de nouvelles hospitalisations, ce n’est pas très bon non plus", juge l'épidémiologiste, connu pour avoir l'attention du président de la République Emmanuel Macron.

"La balance bénéfice-risque du vaccin est indiscutable. C'est beaucoup plus toxique d'avoir une vague à l'automne plutôt qu'une obligation vaccinale", conclu Martin Blachier.

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Guillaume Dussourt