RMC
Santé

Enquête sur la gestion du Covid-19: non-lieu pour Edouard Philippe, Agnès Buzyn et Olivier Véran

Ce mercredi, Édouard Philippe a été auditionné par la commission d'enquête sur le Covid-19. L'ancien Premier ministre reconnaît qu'il a "fait des erreurs de communication", notamment sur les masques.

Ce mercredi, Édouard Philippe a été auditionné par la commission d'enquête sur le Covid-19. L'ancien Premier ministre reconnaît qu'il a "fait des erreurs de communication", notamment sur les masques. - Brightcove

L'ancien Premier ministre Edouard Philippe et les ex-ministres de la Santé Agnès Buzyn et Olivier Véran, ont bénéficié d'un non-lieu dans l'enquête sur la gestion de la pandémie de COvid-19 qui a fait 168.000 morts en France.

Cinq ans après le début des investigations menées à la Cour de justice de la République sur la gestion du Covid-19, trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, ont bénéficié lundi après-midi d'un non-lieu.

"La commission d'instruction de la Cour de justice de la République (CJR) a rendu une décision de non-lieu", conformément au "réquisitoire définitif du ministère public en date du 20 mai", a annoncé Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, dans un bref communiqué, sans détailler les motivations des magistrats.

Cette décision n'est pas une surprise. Le non-lieu requis en mai en faveur de l'ancien Premier ministre (mai 2017-juillet 2020), de l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn (mai 2017-février 2020) et de son successeur Olivier Véran (février 2020-mai 2022), éloignait la perspective d'un procès, même s'il revenait à la commission d'instruction de la CJR de trancher. "C'était attendu", a simplement réagi Mme Buzyn, sollicitée par l'AFP.

De leur côté, les avocats des responsables politiques n'ont pas souhaité s'exprimer ou n'ont pas répondu.

La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement - Premiers ministres, ministres et secrétaires d'Etat - pour les crimes et délits commis dans l'exercice de leurs fonctions.

Les plaignants déploraient le manque d'anticipation

L'information judiciaire avait été ouverte en juillet 2020 pour mise en danger de la vie d'autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, à la suite d'une série de plaintes (médecins, patients, syndicats...) dénonçant une mauvaise anticipation du gouvernement ou des mesures tardives.

Selon Santé publique France, 168.000 personnes sont décédées du Covid-19 entre 2020 et septembre 2023, date à laquelle l'Organisation mondiale de la santé a mis fin à l'urgence sanitaire mondiale.

Les réquisitions étaient elles-mêmes prévisibles: les trois politiques n'étaient pas mis en examen, mais placés sous le statut, plus favorable, de témoin assisté. Mme Buzyn avait vu sa mise en examen pour mise en danger de la vie d'autrui, prononcée en septembre 2021, annulée par la Cour de cassation en janvier 2023.

G.D. avec AFP