Est-il dangereux d’habiter près des vignes? Les résultats très attendus d’une grande étude

Est-il dangereux de vivre à côté de vignes traitées aux pesticides? La première grande étude sur le sujet sort ce lundi 15 septembre en fin d’après-midi. L’étude "PestiRiv" de Santé publique France et de l’Anses (l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire), compare l’impact des pesticides dans les zones viticoles et celles qui ne sont pas concernées.
La France compte près de 800.000 hectares de vigne répartis sur l'ensemble du territoire et plus de 50.000 exploitations viticoles, soit 11% du vignoble mondial. Entre 2014 et 2023, le volume des traitements des vignes a diminué de 10% en France. Les produits utilisables en agriculture biologique et/ou de bio contrôle ont augmenté de 56% pendant cette période. Ceux de synthèse ont chuté de 40%, selon Bernard Farges, président du Comité national des interprofessions des vins.
Que risquent les riverains des vignobles traités aux pesticides?
Les résultats sont donc attendus avec beaucoup d’impatience. Car l’ampleur de cette étude est inédite: 265 zones dans 6 grandes régions viticoles de France ont été étudiées, 56 substances chimiques différentes ont été mesurées. L’urine et les cheveux de milliers d’adultes, mais aussi d’enfants, ont été prélevés.
“On sait déjà qu’il y a un risque augmenté de leucémie, maintenant, il faut savoir s’il y a une surcontamination, car il y a eu des bonnes âmes pour dire que ce n’était peut-être pas les pesticides”, explique Pierre-Michel Périnaud, président de l’association Alerte des médecins sur les pesticides.
L’étude pestiriv va apprendre si la contamination se fait par l’air, l’eau, l’alimentation, et surtout l’impact sur la santé de la proximité d’une zone viticole traitée aux pesticides. Une étude dont les résultats sont prêts depuis plusieurs mois, affirme le médecin.
“Cette étude aurait dû sortir plus tôt, notamment au moment où on discute de lâcher la bride à l’utilisation des pesticides.”
Des résultats qui vont être scrutés par les associations de défense de l’environnement dès ce lundi soir.
Cette étude a débuté en octobre 2021 et s’est déroulée pendant dix mois, jusqu’en août 2022. Près de 3.350 participants volontaires de 3 à 79 ans habitant dans ces territoires ont été suivis pendant cette période.