RMC

"Excuses" et "regrets" de Servier au procès du Médiator: "Ni sincère, ni entendable", selon la fille d'une victime

Suspendu durant le confinement, le procès du Médiator a repris la semaine dernière. Le président du laboratoire Servier s'est excusé à la barre, mais les familles des victimes ne s'en contentent pas.

Le procès du Mediator ouvert depuis le 23 septembre dernier a repris la semaine dernière après une interruption de 2 mois et demi liée au confinement. Un soulagement pour les plus de 4.000 parties civiles qui demandent une condamnation exemplaire des laboratoires Servier.

Lundi, le président des laboratoires Servier, Olivier Laureau a présenté "ses excuses" et ses "sincères" regrets à la barre aux consommateurs de ce médicament tenu pour responsable de centaines de morts.

"Ces excuses ne me font aucun effet"

Ce mardi s'ouvrent les plaidoiries des parties civiles, avant les réquisitions du parquet attendues pour la fin du mois de juin. Mais il n'y aura pas de jugement avant 2021 a affirmé la présidente.

Pour les victimes l'attente est longue et les excuses des laboratoires sont irrecevables. Les excuses à la barre du président de Servier n’apaisent pas la colère de Lisa Boussinot, sa mère Pascale est décédée à 51 ans victime du Mediator.

"Ces excuses ne me font aucun effet. Quand on tient de tels propos durant toute la durée d'une crise sanitaire et qu'on s'excuse de manière opportune, pour moi ce n'est pas sincère et entendable. Ma mère est morte, d'autres gens sont morts, d'autres souffrent, d'autres vont encore mourir."

Après deux mois et demi d’interruption lié au confinement le procès qui reprend est un soulagement pour les victimes explique maitre Joseph Oudin avocat de 400 parties civiles.

"C'est une petite victoire, le procès s'était arrêté temporairement et c'était très difficile pour les victimes. Avec toujours ce sentiment que Servier va échapper à la justice. L'objectif est une sanction exemplaire qui donne envie aux laboratoires de faire attention pour l'avenir."

Mais pour les victimes il faudra encore patienter plusieurs mois car le jugement ne sera pas rendu avant 2021 a affirmé la présidente du tribunal

Jean-Baptiste Bourgeon (avec J.A.)