Faut-il fermer les rayons non-alimentaires dans les hypermarchés?

Et si les rayons non-alimentaires dans les hypermarchés fermaient? C’est ce que demande le député communiste de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu: la fermeture des rayons qui ne sont pas de première nécessité. Invité de RMC, mardi matin, il a défendu cette idée pour "préserver les salariés".
Objectif: réduire l’amplitude horaire des salariés et donc le contact avec le public et les risques d'être infecté pour ses travailleurs souvent mal protégés. Quatre décès d'employés des suites du coronavirus, dont celui d'Aïcha, 52 ans qui travaillait dans un hypermarché Carrefour à Saint-Denis, morte en fin de semaine après avoir été infectée par le Covid-19. L'élu précise en avoir fait la demande officielle à Muriel Pénicaud, ministre du Travail, la semaine passée.
A Villiers-en-Bière, en Seine-et-Marne, l’idée ne réjouit pas forcément les Français confinés et déjà très restreints. Rémi et Juliette sortent de l’hypermarché, avec un caddie bien rempli, mais très peu de denrées alimentaires:
"De la bière, des oeufs, du Coca, des jeux vidéos et des canisses pour aménager la cour intérieure parce qu'on s'ennuie... Pour le coup, on a accès à un magasin qui vend de tout et dans cette période, c'est plutôt une chance. Autant en profiter!"
"Pourquoi on laisse les gens acheter des salons de jardin?"
Fermer des rayons en période de confinement? Hors de question pour Philippe Bouvard, délégué CFDT dans ce supermarché:
"C'est la facilité de faire fermer un magasin ou une activité complète avec du chômage partiel. Plus tard, ça se déclenchera, mieux ce sera, lance-t-il. Je préfère envoyer un vendeur volontaire au rayon surgelés pour assurer la continuité du service plutôt que de dire que tous les employés des rayons non-nécessaires restent à la maison"
Fatima Poncel, déléguée syndicale CGT du Carrefour de Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône, elle, est en colère: "Pourquoi on laisse les gens acheter des salons de jardin? On ne veut plus avoir cet afflux de clients qui se promènent dans ces rayons". Dans ce magasin, des employés ont exercé lundi matin leur droit de retrait, exigeant la mise en place de "mesures d'hygiène et de protection" jusqu'ici défaillantes, selon la CGT, après la contamination de deux salariés au Covid-19.
La CGT Carrefour menace d’appeler à la grève en fin de semaine pour la protection des salariés.