Faut-il interdire aux parents de fumer devant les écoles? Ca fait débat sur RMC
Plus le temps de fumer une cigarette devant la grille de l'école, vers 16h30.
Michèle Delaunay, présidente du groupe socialiste à Bordeaux demande officiellement au maire Alain Juppé de prendre un arrêté interdisant aux parents d'élèves de fumer devant les établissements scolaires.
Plusieurs communes ont ainsi déjà pris de telles mesures, comme à Yvetot, en Seine-Maritime. Depuis lundi, jour de rentrée, plus question d’allumer une cigarette devant les 6 écoles de la commune aux heures d’entrée et de sortie des élèves, sous peine d’amende. C’est le conseil municipal des enfants qui en avait fait la demande.
Même chose à Solesmes, dans le Nord, première à avoir entériner la mesure en 2015: 17€ en cas de cigarette grillée dans un périmètre de 20 mètres autour des écoles. Au début, ça n’a pas plu. Des monticules de mégots avaient même été déposés devant les écoles pour protester. Sur RMC, le maire de la ville, Paul Sagniez confie que, "Dans les faits, on n'a jamais dressé de PV, mais on est sans cesse obligé de faire de la pédagogie".
A Kaltenhouse dans le Bas-Rhin ou à Ouistreham dans le Calvados, la mesure a été bien mieux accueillie. Là-bas, pas d’amende. Il ne s’agit pas de réprimer, mais d’alerter.
C'est ce que demande Michèle Delaunay à Alain Juppé, à Bordeaux:
"On n'a pas à fumer en attendant son petit devant l'école. On donne un mauvais exemple, dénonce la cancérologue. Ca contribue à faire du tabac un élément de la vie quotidienne. Les enfants n'ont pas forcément envie de voir leurs parents fumer devant l'école. C'est un petit pas, je le reconnais. Mais un petit pas qui s'ajoute aux autres et qui va donner un signe positif vers la sortie du tabac".
Juridiquement, les villes ont le droit d’interdire de fumer devant les écoles. Sur le même modèle que sur la plage ou dans les parcs. Les arrêtés font avant tout état du problème des mégots qui polluent et que les plus petits adorent ramasser et mettre à la bouche.
Mais c’est aussi une question de santé publique. Un enfant qui respire la fumée de ses parents est exposé au tabagisme passif. On le sait peu, mais, selon l’Organisation mondiale de la santé, la fumée recrachée est deux à 3 fois plus nocive que celle qui est aspirée.