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Faut-il un 2ème jour de solidarité? Ca fait débat sur RMC

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C'est l'une des principales annonces de l'entretien du chef de l'Etat sur RMC et BFMTV: une deuxième journée travaillée non-payée pour financer la dépendance, ou "journée de solidarité", est "une piste intéressante".

"C'est une piste (...) Est-ce que ça a bien marché la dernière fois? Je ne suis pas contre, je pense que c'est une piste intéressante, il faut le regarder (...) Ca peut être une option". Interrogé par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel sur RMC, BFMTV et Mediapart, Emmanuel Macron a indiqué que la piste d'une deuxième journée travaillée non-payée pour financer la dépendance, ou "journée de solidarité", est "intéressante". L'idée est principalement d'aider à la prise en charge des personnes âgées dépendantes. 

La ministre de la Santé Agnès Buzyn l'avait ainsi déjà évoqué jeudi sur RMC. Dans le détail, à l'image de la Pentecôte, instaurée après la canicule de 2003, cette "journée de solidarité" est un jour durant lequel les salariés travaillent, mais sans être payés. L'entreprise envoie alors l'argent à une caisse de solidarité, ce qui permet de moderniser les maisons de retraite, par exemple, ou de verser des aides aux personnes handicapés. 

1,5 milliard vers la prise en charge des personnes âgées aujourd'hui

Le président de la confédération française des retraités, Pierre Erbs, applaudit cette piste de réflexion sur RMC: "Ce n'est pas une nécessité, mais c'est une piste intéressante puisque s'il y a déjà une première journée consacré à cela, cette deuxième journée vient renforcer le financement de la prise en charge des personnes âgées. Ca viendrait doubler cet apport. Tout ceci est encore insuffisant par rapport à la perte d'autonomie des personnes âgées donc s'il y a cette nouvelle piste, c'est certainement une bonne chose".

L'année dernière, grâce à la "journée de solidarité", 2,3 milliards d'euros ont été récoltés. Au total, 1,5 milliard sont, par exemple, allés directement vers la prise en charge des personnes âgées. 

"C'est plutôt 10 milliards qu'il faut!"

Une deuxième journée permettrait donc de doubler cette manne, mais ce serait de toute façon "largement insuffisant", selon Pascal Champvert, le président de l'association nationale des directeurs au service des personnes âgées sur RMC. "Ce qu'il faut, pour aider à l'autonomie aux personnes âgées fragilisées, c'est un financement le plus largement accepté par les Français. Or, on sait déjà que l'ensemble des syndicats est déjà opposé au premier jour de solidarité. Le Conseil Economique et Social, il y a une dizaine d'années, avait déjà voté à l'unanimité pour une taxe sur les successions. Si on veut que les professionnels cessent de s'épuiser à domicile ou en établissement, il faut qu'ils soient respectés, il faudra beaucoup plus d'1,5 milliard. C'est plutôt 10 milliards! On voit bien que c'est la cinquième semaine de congés payés qu'il faudrait supprimer". 

Agnès Buzyn avait indiqué, sur RMC, que l'ancien Premier ministre "Jean-Pierre Raffarin avait inventé la journée de solidarité active, le lundi de Pentecôte" et qu'"on pourrait imaginer avoir deux lundis de Pentecôte travaillés", ajoutant qu'elle n'avait "pas envie de donner (son) opinion" sur cette option. "Je souhaiterais qu'il y ait un débat sociétal, avec notamment les élus", a-t-elle poursuivi, affirmant qu'elle entendait "proposer une solution d'ici la fin de l'année".

Aujourd'hui, les plus de 85 ans sont deux millions en France. Les personnes âgées seront plus de 5 millions d'ici 30 ans.

Victor Joanin et X.A