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Fermeture des urgences de Valognes: "L'aspect économique l'emporte sur la logique médicale"

A Valognes, les urgences sont fermées depuis jeudi

A Valognes, les urgences sont fermées depuis jeudi - AFP

En pleine période estivale, le service des urgences de l'hôpital de Valognes (Manche) a été contraint de fermer pour huit jours du fait d'une pénurie de médecins. "On ne peut pas laisser la population rurale sans service de santé", regrette Jacques Coquelin, le maire de la commune.

Il n'y a plus d'urgences à Valognes, dans la Manche, depuis jeudi dernier. En effet, en raison de la pénurie de médecins, il n'y a plus assez de personnel pour maintenir le service, qui est donc fermé jusqu'à nouvel ordre. Une réunion a lieu jeudi pour décider ou non de la réouverture. Selon la direction pour l'instant la fermeture sera maintenue.

"On ne peut pas laisser la population rurale sans service de santé"

La fermeture temporaire des urgences préfigure en fait une fermeture définitive (totale ou seulement la nuit). Selon nos informations l'hôpital de Cherbourg, dont dépend celui de Valognes, va déposer un dossier en ce sens à l'Agence régionale de santé. Un projet de fermeture dont ne veut pas Jacques Coquelin, le maire de Valognes.

"Le prétexte en fait est le manque de médecins urgentistes. Mais en réalité l'aspect économique l'emporte sur la logique médicale. Pour moi, c'est inacceptable, s'emporte-t-il sur RMC. On ne peut pas laisser la population rurale sans service de santé. On vient à Valognes de toutes parts et ces urgences concernent de 60 à 80 000 habitants".

"Il faut réorganiser l'ensemble du dispositif"

"Je demande donc à l'ensemble des maires concernés de signer un courrier à l'attention de Madame la ministre de la Santé pour lui demander de revenir sur cette décision. C'est vital", ajoute-t-il sur le même ton. Depuis jeudi dernier donc, la population de Valognes (7.500 habitants) et du canton a été invitée à se rendre au centre hospitalier de Cherbourg, à une vingtaine de kilomètres de là.

"On n'a pas tous les médecins qu'il nous faudrait pour assurer l'ensemble des dispositifs", justifie de son côté Maxime Morin, directeur de l'hôpital de Cherbourg. "La nuit, il nous faut deux médecins à Valognes, deux médecins à Cherbourg. Or, en nombre de patients, pendant qu'il en passe en moyenne, entre 20h et 8h, entre 25 et 30 à Cherbourg, il n'en passe que 7 ou 8 à Valognes, détaille-t-il encore. Donc si on veut préserver les plus gros sites, où se présentent les cas les plus lourds, il faut réorganiser l'ensemble du dispositif".

Barthélémy Bolo avec Maxime Ricard