Hémorragie cérébrale et huit ans de coma avant de mourir: l’AP-HP et un neurologue vont être jugés

Un procès "pour faire éclater la vérité". Seize ans après une IRM mal interprétée et une hémorragie cérébrale qui s’avèrera fatale, des parents ont obtenu que l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et un neurologue, poursuivis pour "blessures involontaires", soient jugés.
En 2008, leur fille âgée de 35 ans, Carole Darmon, passe une IRM aux urgences après de grosses migraines. Rien à signaler, affirme alors le neurologue. Mais 48 heures plus tard, il réalise son erreur de diagnostic et lui demande alors de revenir à l'hôpital.
"Le temps d’arriver, elle a une hémorragie cérébrale cataclysmique qui va la plonger dans un coma qui va durer huit ans, puis ma fille décédera", raconte Bernard, le père de Carole, qui s’est éteinte en 2016, à 44 ans.
Un détective privé pour identifier les intervenants
Commence alors une longue bataille judiciaire... Le père de famille porte plainte, mais la procédure s'enlise à tel point que la justice refuse de mener des investigations supplémentaires. "Il aurait juste suffi des auditions de certaines personnes, qui auraient dû être entendues depuis des années. Tout cela nous a toujours été refusé", dénonce Bernard.
C'est alors le père de Carole qui va lui-même se charger d'apporter les preuves nécessaires à la tenue d'un procès, ce qui indigne son avocat. "Nous avons dû engager un détective privé pour aller identifier un certain nombre d’intervenants et apporter à la justice des éléments qu’elle va finalement utiliser. C’est dire le bien-fondé de notre demande", souligne Me Romain Boulet. La date du procès doit enfin être fixée l'année prochaine.