RMC
Santé

"Il y a de la colère": à Cherbourg, les patients du dentiste suspendu inquiets avant leur dépistage

placeholder video
Un dentiste de Cherbourg est suspendu pour cinq mois et les autorités sanitaires s'inquiètent de soucis de stérilisation du matériel utilisé dans le cabinet de ce praticien. Elles ont appelé les 1.145 patients du cabinet à se faire dépister pour le VIH et les hépatites B & C.

Un dentiste de Cherbourg a été suspendu pour cinq mois pour défaut de stérilisation du matériel. L'ARS de Normandie a confirmé ce mercredi avoir mené un contrôle chez ce praticien et constaté "de nombreux manquements graves mettant en péril la sécurité du personnel et la qualité et la sécurité des soins".

Tous ses patients depuis l'ouverture de son cabinet en janvier 2023, soit 1.145 personnes, sont appelés à se faire dépister du VIH et des hépatites B et C. Les patients concernés ont commencé à recevoir des courriers recommandés à leur domicile. Même si l'ARS se veut rassurante en indiquant que le risque de transmission est limité, les patients concernés sont particulièrement inquiets.

Depuis qu'elle a reçu un courrier lui demandant d'aller se faire dépister, Sindy n'est pas sereine. “Ça fait peur quand même”, confie-t-elle. Par deux fois, cette habitante de Cherbourg avait consulté chez ce dentiste. Pourtant, elle n'avait rien remarqué d'inhabituel.

“On se demande si on n’a pas attrapé une maladie à cause de ça. Ça va être quoi après si les prises de sang sont positives? Ou même si c’est négatif, est-ce qu’il va y avoir d’autres examens à faire dans les années à venir? Il y a plein de questions qui nous passent par la tête”, indique-t-elle.

Plus de 1.000 patients concernés

Même inquiétude pour le mari et le fils de Stéphanie, eux aussi soignés par ce dentiste peu respectueux des règles de stérilisation. “Il y a de la colère, car c’est un professionnel de santé et du jour au lendemain, on se retrouve confronté à ce problème-là et on n’a pas le choix que d’affronter”, déplore-t-elle.

Présidente d'une association qui accompagne les malades du sida, Valérie Crocq dénonce un scandale inadmissible.

“Ce n’est pas entendable en 2023. Les patients encourent un risque, même s’il est faible, de transmission VIH, hépatites B et C. Ça devrait être entré dans les mœurs de stériliser son matériel”, assure-t-elle.

L'Agence régionale de santé assure suivre de près ce dossier et les 1.145 patients concernés.

Nicolas Ropert avec Guillaume Descours