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"Il y a une atteinte à leur intégrité et une marchandisation des corps": un centre universitaire de conservation de corps destinés à la science fermé

Conservés dans des conditions épouvantables, des corps destinés à la science, auraient également été vendus, "entier ou démembrés" à des entreprises privées. L'Université a présenté des excuses aux familles et le centre a été provisoirement fermé mercredi.

Ce pourrait être un décor de film d'horreur. L’Express a révélé des photos accablantes datées de 2016, de dizaines de corps empilés les uns sur les autres, certains démembrés et rongés par les souris, au sein du Centre du don des corps à la Science de l'Université Paris Descartes, en plein cœur de Paris. Suites aux révélations de l’hebdomadaire, le centre a été provisoirement fermé mercredi sur ordre de la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation Frédérique Vidal. L'enquête pointe des problèmes de gestion et des dysfonctionnement internes qui auraient mené à cette situation.

"Il y a un sentiment de dégoût, d’horreur, d’incrédulité et d’immense colère", a assuré Jérôme Marty, président du syndicat Union Française pour une médecine libre (UFML) qui regroupe des médecins du secteur privé et du secteur public, est indigné par cette découverte.

Des corps vendus à des entreprises privées

"Il y a une atteinte à l’intégrité des corps, une marchandisation des corps, et un non-respect de la volonté des défunts ! On est profondément choqués de voir à quel point l’éthique et la déontologie ont été traînés dans la boue et comment on a si peu respecté des corps. Je suis scandalisé", ajoute-t-il.

Selon le journal, des corps auraient également été vendus, "entier ou démembrés" à des entreprises privées. L'Université a présenté des excuses aux familles et mis en place un numéro pour répondre aux questions des proches des donneurs. Fondé en 1953, le centre accueille des corps donnés de son vivant volontairement à la science. Des dépouilles ensuite utilisées pour la formation des futurs chirurgiens ou le développement de nouveaux dispositifs médicaux.

Marine Giraud (avec Guillaume Dussourt)