RMC

"Je voudrais qu'elle sorte, qu'elle vienne vivre chez moi": les Ehpad de plus en plus mal-aimés des Français

Le taux d'occupation des Ehpad est en forte baisse après l'épidémie de Covid-19. Conséquence, les prix baissent alors que les établissements peinent à se remplir.

Cela fait 6 ans que la maman de Muriel, âgée de 75 ans, vit en Ehpad. Mais après plus d'un an de crise du Covid-19: "Je voudrais qu'elle sorte, qu'elle vienne vivre chez moi.

Et pour cause, aujourd'hui, elle ne supporte plus de voir sa maman aussi isolée: "Ce n'est pas encore possible d'aller la voir alors que je sais que chez nous on pourra s'en occuper comme il se doit".

Et ce n'est pas un cas isolé. Le taux d'occupation, qui tournait autour de 96% avant l'épidémie, est aujourd'hui de 90% environ. Conséquence, les prix baissent alors que les établissements peinent à remplir les chambres.

Pour Pascal Daubert, directeur d'un Ehpad en Mayenne il va falloir retrouver la confiance de certaines familles: "Il va falloir qu'on montre que l'Ehpad est un lieu de vie comme un autre, où l'on peut être en danger comme partout parce qu'on est en collectivité mais c'est aussi un endroit où il y a des gens formés, motivés, qui s'engagent et tout le monde doit avoir confiance".

Certains directeurs demandent une compensation financière

En attendant, il n'y a jamais eu aussi peu de monde dans les Ehpad et les conséquences économiques pourraient être catastrophiques. Céline Andernack, directrice d'un établissement à Lille le confirme.

Elle a toutes les peines du monde en ce moment pour avoir un taux d'occupation supérieur à 80%: "Il y a la conséquence financière, il ne faut pas se le cacher puisque qui dit moins de résidents, dit moins d'entrées sur la partie hébergement et dépendances. C'est assez compliqué".

Certains directeurs d'établissements demandent donc à l'Etat une compensation financière du fait de cette perte d'exploitation. 

Plus de 26.000 résidents d'Ehpad sont morts pendant l'épidémie de Covid-19. Et même si la couverture vaccinale dans les établissements est très importante, ils restent soumis à des restrictions sanitaires toujours contraignantes.

>> A LIRE AUSSI - "Ils m'ont obligé à continuer": cas-contact, Jean dit avoir subi des pressions de sa hiérarchie pour travailler

Florian Chevallay (avec Guillaume Dussourt)